Autrefois presqu’exclusivement réservés à l’investissement en actions, les Exchange Traded Fund sont devenus également une option intéressante pour les investisseurs obligataires. L’offre de fonds passifs cotés investis en obligations a considérablement augmenté et dans un contexte de taux d'intérêt bas (voire négatifs sur certains titres de dette), le faible coût des trackers peut faire la différence.
Les actifs sous gestion au sein des ETF européens à revenu fixe atteignait 151 milliards d’euros à la fin de 2017, soit près de neuf fois le montant de 2008. L'année dernière, les ETF obligations ont collecté 27 milliards d’euros en Europe.
En considérant les seuls ETF exposés aux obligations internationales, la collecte de 2017 s’élève à 1,8 milliard d’euros (contre 712 millions en 2016), dont près de 550 millions sont attribuables à la catégorie Obligations Globales à Haut Rendement, illustrant la poursuite de la quête de rendement par les investisseurs.
En Europe, il y a 15 ETF exposés aux obligations internationales. Les investisseurs français intéressés par l'exposition à la classe d’actifs à travers un fonds passif coté disposent d’un choix assez large.
Malgré la présence de seulement trois fonds de ce type échangés sur la Bourse de Paris (le Lyxor Green Bond UCITS ETF, l’Amundi Index Barclays Global AGG 500M UCITS ETF et l’Amundi Index J.P. Morgan GBI Global Govies UCITS ETF), 11 trackers cotés en Europe sont enregistrés à la vente en France, couvrant six catégories Morningstar.
Le tableau ci-dessous montre un groupe très hétérogène d'instruments : les obligations d'entreprise ont des caractéristiques et un couple rendement/risque très différent d’un sous-jacent à l’autre, qu’il s’agisse d’obligations indexées sur l’inflation ou d’obligations convertibles (qui comportent une composante actions).
Parmi les instruments enregistrés à la vente en France, trois ETF sont actuellement couverts par la recherche des analystes Morningstar.
Le fonds iShares Global Govt Bond UCITS ETF USD (Dist) utilise la réplication physique optimisée pour suivre l’indice Citigroup Group-of-Seven (G7). Il acquiert un ensemble de titres choisis de manière à créer un portefeuille suffisamment similaire à celui de l'indice de référence, mais avec un nombre inférieur de composants, de manière à optimiser les coûts de transaction. Le benchmark regroupe la performance des obligations d’Etat des sept pays développés avec la plus grande richesse nette dans le monde : États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Canada et Italie. Seules les émissions en monnaie locale et d'une durée résiduelle minimale de un an sont admises dans l'indice de référence, qui est rééquilibré sur une base mensuelle. La valeur, exprimée en dollars, est calculée quotidiennement par les traders de Citigroup. iShares peut effectuer des prêts de titres pour un montant pouvant aller jusqu'à 100% de la valeur nette d'inventaire (NAV) du fonds. L'ETF a prêté, en moyenne, 18,7% du portefeuille entre septembre 2016 et septembre 2017, générant 0,03% de rendement net. Les frais courants s’élèvent à 20 points de base, en ligne avec la moyenne de la catégorie. L'équipe d'analystes Morningstar assigne à cet ETF la note « Bronze ».
Le fonds Global Inflation-Linked Bond UCITS ETF (DR) 1C (EUR hedged) réplique de manière physique la version couverte contre le risque de taux de change de l’indice Bloomberg Barclays World Government Inflation-Linked Bond (jusqu’au mois d’avril 2017, l’ETF utilisait la réplication synthétique afin de fournir la performance du Markit iBoxx Global Inflation Linked Index). L'indice mesure la performance des obligations indexés sur l'inflation des pays développés. Les émetteurs doivent être notés « investment grade » et avoir une taille minimale de marché de 4 milliards de dollars en obligations indexées sur l'inflation. L'encours minimal des obligations individuelles est fixé en monnaie locale et est revu chaque année. Xtrackers peut effectuer des prêts de titres jusqu'à 50% du portefeuille. Deutsche Bank Agency Securities Lending agit en tant que gestionnaire de placements. Les opérations de prêt sont couvertes par une garantie, représentée par un panier conforme aux règles UCITS, dont la valeur (calculés sur une base quotidienne) est supérieure de celle des titres prêtés. Les revenus provenant des prêts de titres, sont divisés à hauteur de 70%/30% entre l’ETF et Deutsche Bank Agency Securities Lending. Les frais annuels sont de 0,25%, dans la moyenne de la catégorie pour un fonds passif. L’ETF est noté « Silver ».
Enfin, l’iShares Global Inflation Linked Govt Bond UCITS ETF USD (Acc) utilise la technique de réplication physique optimisée pour fournir les performances de l’indice Bloomberg Barclays World Government Inflation-Linked Bond. Les émetteurs doivent avoir une notation de crédit de type « investment grade » et une taille de marché minimum d’au moins 4 milliards de dollars en obligations indexées sur l'inflation. En termes de répartition géographique, les obligations indexées sur l'inflation du gouvernement américain représentent généralement environ 45% de la valeur du fonds, suivies du Royaume-Uni entre 25 et 30% et les émetteurs de la zone euro (France, Italie, Allemagne et Espagne). iShares peut effectuer des prêts de titres (jusqu'à 100% du portefeuille). Les opérations de prêts sont couvertes par une garantie, représentée par un panier conforme aux règles UCITS, dont la valeur (calculée sur une base quotidienne) est supérieure à celle des titres prêtés. L'ETF a prêté, en moyenne, 43,9% du portefeuille entre juin 2016 et juin 2017, générant 0,07% de rendement net. Les revenus provenant des prêts de titres se répartissent à hauteur de 62,5%/37,5% entre l’ETF et BlackRock, respectivement. Les frais annuels sont 0,25%. Le fonds est noté « Silver ».