Les marchés d’actions mondiaux offrent un terrain de chasse immense aux gérants actifs, toutefois les risques sont également nombreux.
Pour les investisseurs qui souhaitent investir en actions internationales sur le long terme, une bonne approche peut être de s’intéresser aux fonds dont le profil leur permet de mieux résister dans les marchés baissiers. Les fonds dont la stratégie d’investissement se focalise sur les actions de société de qualité offrent souvent ce profil défensif.
Les sociétés de qualité ont moins de levier financier, une profitabilité élevée, moins d’incertitudes sur leurs cash-flows futurs et une volatilité de leurs bénéfices plus faible que la moyenne. Parmi les fonds avec une Note des Analystes Morningstar positive, les trois fonds ci-dessous suivent une stratégie d’investissement orientée vers « la qualité ».
Source: Morningstar Direct
BNY Mellon Long-Term Global Equity est géré selon une approche disciplinée qui vise à sélectionner de façon entièrement « bottom-up » des sociétés de qualité qui sont ensuite détenues sur le long terme. Le processus d’investissement cible en premier lieu les sociétés capables de générer des retours sur cash flows investis supérieurs à 20% sur un cycle de marché complet.
L’équipe du fonds MFS Meridian Global Equity vise les titres de qualité avec un potentiel de croissance. Elle recherche des sociétés dont la croissance des bénéfices est supérieure à la moyenne mais également soutenable dans le temps. La capacité de la société à défendre ses marges et à générer des cash flows tout au long du cycle économique est donc scrutée avec la plus grande attention.
Enfin, les fonds Vontobel sont également reconnus pour leur style d’investissement axé sur la qualité. Vontobel Global Equity, géré par Matthew Benkendorf depuis le départ de Rajiv Jain, se focalise sur les sociétés avec un potentiel de croissance durable, évoluant dans un secteur avec de fortes barrières à l’entrée et un management expérimenté. L’équipe reste par ailleurs à l’écart des sociétés jugées trop endettées ou celles dont les pratiques comptables sont trop agressives à son goût.
Chez Morningstar, nos analystes actions prennent en compte la qualité des sociétés, en leur assignant une note d’avantage concurrentiel ou « economic moat ». Le « moat » est noté de trois manières différentes : étendu (« wide »), étroit (« narrow ») ou aucun (« none »).
Deux critères doivent être remplis pour disposer d’un avantage étroit ou étendu : la perspective d’une rentabilité du capital supérieur à son coût et des sources d’avantage concurrentiel qui empêcheront cette rentabilité de s’éroder rapidement.
Grâce à des algorithmes statistiques, le modèle de risque global développé par Morningstar réplique le travail de recherche de nos analystes actions pour étendre les notes de « moat » à un très grand nombre d’actions cotés à travers le monde puis, dans un second temps, au niveau agrégé des portefeuilles des fonds.
En regardant les trois fonds médaillés à travers le modèle de risque, on peut mettre en évidence l’attention que chacun porte à la notion de qualité dans la sélection de titres. Un score élevé indique qu’une société dispose d’un avantage compétitif fort, permettant de tenir la concurrence à distance.
Sur les quatre dernières années, les trois fonds affichent un biais marqué et constant vers le facteur « Economic Moat » par rapport à l’indice Morningstar représentatif des actions mondiales (Morningstar Global Markets Index).
Source: Morningstar Direct
L’attention portée à la qualité dans le choix des titres se traduit par ailleurs par une meilleure santé financière des sociétés en portefeuille.
Le modèle de risque s’appuie cette fois-ci sur les notes quantitatives de santé financière de Morningstar qui classent les entreprises par risque de défaut. Plus le score est élevé, meilleure est la santé financière et le risque de faillite faible. Là encore, les trois fonds se distinguent la plupart du temps par un meilleure score de santé financière que la moyenne du marché.
Source: Morningstar Direct
Le profil de performance des fonds est cohérent avec leur biais vers les sociétés de qualité. Ils ont en effet tendance à mieux protéger le capital des investisseurs lors des périodes de crise sur les marchés, comme indiqué par les mesures de capture à la baisse et de perte maximale.
En revanche, leur point faible est qu’ils ont tendance à être à la traine lors des périodes de fortes hausses comme par exemple l’année dernière. Les sociétés de qualité, dont le profil est souvent moins cyclique, sont en effet moins sensibles à l’embellie économique.
Si les conditions de marchés récentes ne leur ont pas été favorable- et explique en large partie leurs résultats mitigés sur les trois et cinq dernières années, ces fonds parviennent à tirer leur épingle du jeu sur le plus long terme avec un profil de rendement-risque, tel que mesuré par le ratio de Sharpe, nettement meilleur que la moyenne des concurrents.
La forte « popularité » du facteur qualité ces dernières années a pu pousser les valorisations de certaines sociétés plébiscitées par ces fonds à des niveaux élevés et la prudence est de mise.
Mais, s’ils sont utilisés sur le long terme dans le cadre d’un portefeuille diversifié, ces fonds ont un vrai intérêt en matière de réduction du risque. Ils peuvent se montrer complémentaires de stratégies plus agressives, par exemple des fonds qui investissent sur des titres très décotés à fort béta ou bien à l’inverse sur des valeurs en très forte croissance dont les valorisations élevées génèrent de la volatilité à la moindre déception sur leurs résultats.