Jusqu’à l’année dernière, le consensus était relativement prudent sur le potentiel de développement du marché mondial des voitures électriques (EV). Le taux de pénétration des véhicules électriques était estimé à 2-3% d’ici 2020 et 4-5% en 2025.
Dans une étude publiée en novembre 2016, Morningstar avait une vue plus optimiste, tablant sur 10% de pénétration à l’horizon 2025. Cette pénétration plus rapide qu’attendue par le marché s’expliquait par l’attente d’une baisse rapide du coût des batteries électriques.
A l’horizon 2025, Morningstar estime que les véhicules électriques atteindront une parité de coût avec les moteurs à combustion interne (ICE) grâce aux progrès des technologies des batteries.
Ces dernières représentent en effet entre 25% et 50% du coût d’une voiture électrique et pèsent logiquement sur le coût de détention. Grâce aux gains d’efficacité, le coût des batteries, estimé à 400 dollars par kilowatt/heure en 2015, tomberait à 200 dollars d’ici 2020 et 125 dollars en 2025.
Le coût d’une voiture électrique chuterait d’environ 17.000 dollars, passant de 74.500 dollars en 2015 à 57.500 dollars en 2025, sur la base d’un coût de détention pour une période de 15 ans. Le coût de détention d’un véhicule de type ICE serait de 58.000 dollars d’ici 2025
Depuis, le consensus s’est largement rallié à nos vues. Dans une étude publiée en octobre 2017, Bank of America Merrill Lynch estimait à 10% le taux de pénétration des véhicules électriques (contre 4% auparavant) d’ici 2025, le point d’inflexion EV/ICE étant atteint en 2024 selon la banque.
Outre la baisse du coût des batteries et les progrès technologiques, l’impact de la réglementation est vu comme un facteur très significatif contribuant au développement du marché du véhicule électrique.
D’autres facteurs jouent un rôle important dans l’adoption des véhicules électriques.
Le premier d’entre eux est l’autonomie. La plupart des véhicules électriques peuvent parcourir 150 kilomètres en moyenne sur une recharge contre 600-750 kilomètres pour les véhicules à moteur thermique. Le temps de recharge est long (40 minutes contre 5 minutes).
Le deuxième est le respect des normes anti-pollution. Selon Morningstar, les moteurs thermiques auront du mal à respecter les normes à partir de 2020, ce qui offrira un boulevard aux technologies alternatives de type EV.
Sur ce plan, certains pays ont fixé des objectifs très ambitieux. C’est le cas de la Chine, qui par le développement de véhicules de transport électriques, cherche à réduire massivement la pollution de ses grands centres urbains.
Cette ambition aura un impact positif sur l’industrie automobile chinoise, qui pourrait en être la première bénéficiaire selon Bank of America Merrill Lynch.
« Les constructeurs chinois ont de bonnes chances d’émerger comme les leaders du marché du véhicule électrique, grâce aux subventions gouvernementales et aux récents objectifs » de pénétration des véhicules électriques.