Pour l’investisseur, la « Partie B Statistique » du Prospectus des fonds est une véritable mine d’informations. C’est en effet là que l’on trouve le détail des frais supportés par le fonds. A la suite des frais annoncés en partie A, chaque année le gérant doit publier les frais effectifs. Et force est de constater que ces frais effectifs divergent parfois sensiblement des seuls frais de gestion.
Ainsi le fonds Amilton Small Caps affiche un total de frais de 14,58% (CLIQUER ICI pour voir la fiche fonds).
Ce TFE (Total de Frais sur Encours) se décompose de la façon suivante selon le dernier Prospectus publié par la société de gestion : aux frais de gestion annuels de 2,52% viennent s’ajouter des commissions de mouvement pour 6,66% des encours ainsi qu’une commission de sur-performance à hauteur de 5,40%.
Il convient de noter que la commission de sur-performance est calculée de la maniere suivante : 18% au-delà de 7% de performance annuelle absolue. Cette façon de fixer la commission de mouvement n’est pas celle que nous préférons chez Morningstar (voir l’article Tout savoir sur les commissions de sur-performance).
Autant une commission de sur-performance est de nature à permettre d’aligner les intérêts du gérant, et de la société de gestion, avec ceux de l’investisseur ; autant il convient que la base de calcul de la commission de sur-performance ait un sens. Pourquoi 7% dans le cas présent ? Pourquoi pas 10% ou 5% ?
Sur une année de rebond comme 2009, quand l’indice CAC40 fait +22,32% quel est le mérite du gérant d’un fonds Actions France Gdes Cap à faire 7%, 10%, 15% ou 20% ? Une simple gestion indicielle lui aurait permis en 2009 de faire sur la bourse de Paris près de 26%, soit la performance de l’indice CAC 40 dividendes réinvestis.
Même logique avec le fonds Amplégest Enjeux d’Avenir dont le TFE s’élève à 19,03% dont 12,93% pour la seule commission de sur-performance sur la base de calcul suivante : 18 % TTC maximum de la performance annuelle du FCP au delà d’une performance annuelle du FCP de 7 %.
De son coté, le Tectonic Fund a prélevé l’année dernière plus de 18% de commission de sur-performance selon la formule « 20,33% au-delà de 10% ».
Certes en 2009 le fonds a enregistré une belle performance de +46,6% (en retrait toutefois de 19% par rapport à la moyenne de la catégorie), mais cette dernière faisait suite à une performance négative de -83,7% en 2008 (là encore en retrait sur la moyenne de la catégorie, de33%). A quand des commissions de sous-performance ?
Lorsque les fonds basent leurs commissions de sur-performance non pas par rapport à une valeur absolue (7%, ou 10% dans les exemples précédents) mais en relatif par rapport à indice, la facture tend à moins s’alourdir.
C’est le cas par exemple avec le fonds Aquila Grande Europe dont les frais de sur-performance sont établis de la manière suivante : « 23,92% TTC de la sur-performance au-delà de celle de l’indice DOW JONES STOXX et uniquement si la performance du fonds est positive »
Ici, pas de commission de sur-performance au titre du dernier exercice. En revanche des commissions de mouvement à hauteur de 20,23%.
Enfin dans le domaine des modes de calcul des commissions de sur-performance, citons le cas pas inintéressant du fonds Sully Sélection. Là encore, sur le dernier exercice aucune commission de sur performance n’a été prélevée. Là encore, la base de calcul est relative, par rapport à l’indice Euro Stoxx 50. Elle s’établit comme suit : « 11.96% TTC de la différence, si elle est positive, entre la performance du Fonds et celle de l’indice DJ Euro Stoxx 50 ».
En clair, cela signifie que si l’indice Euro Stoxx 50 fait -15% mais que le fonds ne perd que -5%, alors il prélèvera une commission de sur-performance…