Utilité du portefeuille
Le fonds permet une exposition à une large palette de grandes et moyennes capitalisations au sein des pays émergents. Cette catégorie de pays a vu son importance sur la scène mondiale fortement se développer ces dernières années. Si ce type d’exposition pouvait être considéré comme un outil tactique spéculatif il y a encore quelques années, cela devient de plus en plus une composante cœur au sein d’un portefeuille équilibré.
Cela dit, ces pays peuvent être volatiles. L’indice MSCI Marchés Émergents affiche des volatilités de près de 20 % sur les dix dernières années. Sa corrélation avec les autres types d’exposition actions illustre son potentiel en matière de diversification. Sur la même période, il a affiché des corrélations par rapport aux performances en devises locales du S&P 500, du MSCI Europe et de l’indice large MSCI Monde, de respectivement, 77 %, 78 % et 83 %. Cet avantage relatif s’est toutefois réduit ces dernières années. Ainsi, les corrélations sur cinq ans ressortent respectivement à 84 %, 86 % et 88 %. Le fonds ne verse aucun dividende. Dès lors, il ne convient pas aux investisseurs à la recherche d’un revenu régulier.
Vue fondamentale
Tandis que la croissance dans les pays développés s’est ralentie, alors que les ménages comme les gouvernements se désendettaient, une grande partie du monde émergent a continué d’afficher une forte croissance. La Chine, la plus importante économie émergente et la plus grosse pondération du MSCI Marchés Émergents, va avoir un impact considérable sur l’évolution de cet indice.
En juin 2012, la Banque populaire de Chine a baissé ses taux de 25 points de base, ce qui marquait la première baisse chinoise depuis décembre 2008, quand le monde se trouvait confronté à une crise financière globale. Moins d’un mois plus tard, la Banque Centrale baissait à nouveau ses taux. Mais, depuis juillet, elle n’a plus bougé, tiraillée entre la nécessité de soutenir la croissance et celle de garder le contrôle sur une potentielle bulle immobilière. Cet assouplissement monétaire a donné l’impression d’un départ sur les chapeaux de roues, après deux ans de resserrements monétaires et de politiques restrictives visant à ralentir la frénésie immobilière. Tout cela souligne combien il est délicat d’ajuster la politique économique en Chine. Le PIB chinois a crû de 7,4 % en base annuelle au 2e trimestre, attestant d’une croissance robuste mais en dessous des niveaux habituels. Un peu plus tôt cette année, le gouvernement chinois évoquait un objectif de croissance de 7,5 % pour la totalité de 2012.
Politiquement, la Chine est en plein changement. Cet automne, le Parti communiste a nommé un nouveau responsable, un événement qui se produit tous les dix ans. Dans le même temps, le pays se trouve confronté à des tensions avec le Japon sur le contrôle maritime de certaines îles. Ce qui a conduit à de violentes émeutes antijaponaises en Chine. La Corée du Sud a connu une forte croissance sur les dernières décennies. Le pays affiche un PNB par tête plus élevé que la moyenne de l’Union européenne, selon The Economist. Un certain nombre de gros conglomérats, les « chaebols », ont très bien réussi et ont permis l’ascension de marques aujourd’hui bien connues, comme Samsung, LG et Hyundai. Mais la gouvernance de ces sociétés familiales laisse à désirer et leur fait de l’ombre. La Corée du Sud se trouve aussi impliquée dans le conflit territorial entre la Chine et le Japon, ce qui menace le commerce régional.
L’énergie est l’un des facteurs déterminants de la croissance au Brésil. La richesse du pays en ressources naturelles lui a permis de grandement bénéficier de la hausse des cours des matières premières sur la décennie passée. La croissance rapide chinoise et son appétit apparemment insatiable de ressources naturelles sont largement à l’origine de cette tendance. Tout autant que les craintes malthusiennes de voir le monde confronté à une pénurie de ressources non renouvelables. Aujourd’hui, la crainte majeure est que le ralentissement de l’économie chinoise, alors que d’autres parties du monde sont en récession, débouche sur une forte baisse de la demande de matières premières. Et l’envolée des découvertes de nouveaux gisements de gaz naturels un peu partout dans le monde, en particulier aux États-Unis, vient un peu plus troubler les esprits. Sur les dix dernières années, l’indice MSCI Marchés Émergents a offert une performance annuelle de 14,73 %, contre 6,39 % pour le MSCI Monde, qui ne couvre que les actions des pays développés. Son PER était de 9,7 à la fin août, après un plus bas récent en mai 2009 de 7,1. Il reste néanmoins bien en dessous de sa moyenne sur cinq ans de 12,2.
Construction de l’indice
L’indice MSCI Marchés Émergents pondéré par la capitalisation et le flottant, couvre 21 pays émergents dans le monde. Actuellement, il regroupe 820 grandes et moyennes capitalisations et couvre environ 84 % de la capitalisation ajustée du flottant des pays inclus dans l’indice.
L’indice est passé en revue chaque trimestre, les pondérations étant recalculées chaque semestre. L’univers est d’abord examiné en termes de liquidité, mesuré sur la base de la valeur et de la fréquence des échanges. La capitalisation de la valeur médiane de l’indice est de 2 milliards de dollars.
À la fin août, les expositions pays les plus fortes concernaient la Chine, la Corée du Sud et le Brésil avec, respectivement, des pondérations de 17,3 %, 15,4 % et 13,2 %. Suivis par Taiwan (11 %), et l’Afrique du Sud (8 %). En termes de secteurs, l’indice est largement diversifié. Les financières constituent le secteur pesant le plus lourd (soit 24,9 % du portefeuille), suivies par la technologie de l’information (13,7 %), l’énergie (12,9 %), les matériaux (11,7 %) et les biens de consommation de base (8,6 %). L’indice n’est pas très concentré, puisque les 10 premières sociétés ne pèsent que 16,1 % de l’indice.
Construction du fonds
Le fonds utilise un processus de réplication synthétique pour s’exposer à son benchmark, incluant un accord de swap (contrat d’échange de gré à gré) avec Société Générale. Les fonds collectés sont affectés à l’achat d’un panier d’actions, qui est ensuite utilisé comme collatéral dans le swap. Lyxor fournit en toute transparence les composants du panier de valeurs, composé essentiellement de valeurs cotées. Le fonds vise un risque de contrepartie ramené à zéro, grâce à un passage en revue quotidien du swap, avec un rebalancement quand cela est nécessaire. Au moment de la rédaction de cette étude, le fonds était surcollatérisé à 0,66 %, selon Lyxor. Les conditions du swap imposent à la contrepartie de fournir au fonds le rendement total de l’indice sous-jacent, net de toutes taxes, coûts ou commissions. Le rendement du swap inclut un réinvestissement des dividendes versés par les valeurs sous-jacentes. Le fonds ne verse aucun dividende.
Frais
Le fonds affiche un total de frais sur encours (TFE) de 0,65 %, qui est dans la moyenne des fonds offrant une exposition similaire.
Les autres frais éventuellement supportés par les porteurs, mais qui ne sont pas inclus dans le TFE, comprennent les commissions de swap, les « spreads bid-ask » sur l’ETF et les commissions de courtage sur les achats et ventes d’ETF.
Les alternatives
Le MSCI Emerging Markets est un indice suivi par de nombreux fournisseurs d’ETF en Europe, y compris UBS, Amundi, SPDR, iShares, Credit Suisse et HSBC. Le plus gros ETF sur le MSCI Emerging Markets est celui d’iShares avec plus de 6 milliards de dollars d’encours. Le fonds affichant le plus faible TFE est celui d’Amundi, avec un TFE de 0,45 %.
Il existe aussi deux autres ETF qui offrent une alternative à la pondération par capitalisation boursière : l’ETF Emerging Markets Minimum Variance d’Ossiam et l’ETF FTSE RAFI Emerging Markets de PowerShares.