Stratégie d’investissement
L'ETF iShares Euro Stoxx (DE) convient bien en cœur de portefeuille. Il offre une large exposition aux actions des sociétés basées au sein de l'Union Monétaire Européenne. Cet ETF peut également être utilisé à titre tactique pour surexposer un portefeuille aux actions de cette zone économique, ou bien il peut être vendu à découvert pour parier sur une baisse de ces actions sous-jacentes, ou bien pour couvrir des positions déjà en portefeuille. Le grand nombre de titres, ainsi que la présence de petites et moyennes capitalisations aux cotés de grandes capitalisations, signifient que l'indice est plus diversifié aussi bien en termes de secteurs que de titres individuels que l'Euro Stoxx 50. Plus spécifiquement, l'Euro Stoxx est moins exposé aux financières, aux secteurs des biens de consommation, du pétrole et du gaz, et davantage exposé aux valeurs industrielles. Il faut également conserver à l'esprit que les valeurs françaises et allemandes représentent près des deux tiers de l'Euro Stoxx. Dès lors, placer cet ETF dans un portefeuille qui a déjà une exposition aux valeurs françaises et allemandes peut déboucher sur une concentration géographique non souhaitée. Les investisseurs hors zone euro doivent tenir compte du risque devise inhérent à ce tracker libellé en euros. La performance de l'euro par rapport à la devise du pays de l’investisseur affectera la performance.
Analyse fondamentale
Les valorisations des valeurs européennes en 2012 ont principalement évolué au gré des hauts et des bas de la crise de la dette de la zone Euro, les fondamentaux restant en retrait. Cela a certes débouché sur une année particulièrement volatile, mais finalement une bonne année.
Après diverses tentatives infructueuses pour régler la question de la dette, la Banque centrale européenne (BCE) a finalement pris les devants durant l'été 2012, le président Draghi s'engageant sans «équivoque à faire « tout ce qu'il pourrait » pour préserver l'euro. Cela a conduit à une hausse des cours et une baisse des primes de risque. L'indice Euro Stoxx a gagné environ 19,3 % en 2012. Pour autant, cet indice est encore environ 25 % en dessous de ses plus hauts d'avant la crise. Si le sentiment dominant table sur une ferme volonté politique visant à assurer le maintien de l'Euro, certains problèmes économiques fondamentaux n'ont toujours pas été réglés. Il s'agit en particulier de la solvabilité à long terme de certains pays de la périphérie, qui risque de menacer les pays du « cœur », alors que la croissance dans les pays qui affichaient précédemment les croissances les plus solides, comme l'Allemagne et la France, ralentit.
L'activité dans la zone Euro s'est progressivement détériorée en 2012, l'année terminant sur une baisse du PIB de 0,6 % sur un an glissant. Les perspectives de cette région restent modestes, la BCE prévoyant un repli de la croissance de 0,3 % en 2013. Si une amélioration progressive de l’économie mondiale devrait soutenir les exportations européennes, malgré la récente appréciation de l'Euro, la demande intérieur risque de rester très affaiblie, les mesures d’austérité fiscale et un chômage croissant risquant de peser sur la consommation des ménages.
Dans le même temps, les risques politiques vont continuer de jouer un rôle primordial sur le sentiment des investisseurs en 2013, comme l'ont illustré les élections italiennes de février. Le blocage politique en Italie a réveillé les vieux démons du retour de la crise de la dette. La situation politique en Espagne est aussi suivie de près, alors que des allégations de corruption mettent un peu plus de pression sur un gouvernement déjà affecté par la lenteur de la reprise économique dans ce pays. Enfin, il faut aussi compter avec les élections fédérales en Allemagne cet automne.
Et pourtant, malgré la hausse depuis la fin 2012, certains investisseurs continuent de trouver les valorisations des actions européennes attrayantes. Pour soutenir cet argument, on peut estimer qu'une bonne partie des mauvaises nouvelles économiques et politiques est déjà dans les cours. On peut ajouter que la plupart des sociétés de l'Euro Stoxx vont continuer de bénéficier de la reprise mondiale, en particulier dans les pays émergents.
Construction de l’indice
L'Euro Stoxx est un indice large et liquide, un sous-ensemble de l'Euro Stoxx 600. Avec un nombre variable de sociétés le composant, il regroupe des grandes, moyennes et petites capitalisations dans 12 pays de la zone Euro. L'Euro Stoxx, composé actuellement de 314 valeurs, est pondéré par la capitalisation ajustée du flottant. La composition de l'indice est révisée tous les trimestres. Les biens et services industriels constituent le plus gros secteur de l'indice (représentant 10 à 12 % de la valeur globale), suivi par les banques et la chimie (8 à 10%). Les sociétés françaises et allemandes représentent près des deux tiers de l'indice, les sociétés espagnoles et danoises pesant 20 %. L'indice est très diversifié en termes de valeurs. Total et Sanofi sont les plus gros composants avec une pondération de 3 à 4 % chacun. La troisième plus grosse valeur est Siemens.
Construction du fonds
L'ETF iShares Euro Stoxx (DE) utilise une méthode de réplication physique de l'Euro Stoxx. Le fonds achète tous les titres de l'indice avec les mêmes pondérations qu'au sein de l'indice. Au moment de la rédaction de cet article, le fonds n’assure pas de prêts de titres, ce qui veut dire qu'il n'existe aucun risque de contrepartie. Les revenus issus des dividendes versés sont conservés, avant d'être distribués aux porteurs du fonds jusqu'à quatre fois par an. Le traitement du dividende peut éventuellement peser sur le rendement dans des marchés haussiers, car les dividendes ne sont pas réinvestis. Mais cela peut aussi impliquer une surperformance si le benchmark baisse.
Frais
L'ETF iShares Euro Stoxx facture un Total des Frais sur Encours (TFE) de 0,20%. Des coûts additionnels peuvent être éventuellement payés par les porteurs, mais non inclus dans le TFE : il s'agit des coûts de rebalancements du fonds, de spreads acheteurs-vendeurs et de commissions de courtage.
Alternatives
EasyETF est le seul fournisseur d'un autre ETF répliquant l'Euro Stoxx, avec un TFE plus élevé de 0,30 %.
Les ETF répliquant l'indice MSCI EMU ou l'Euro Stoxx 50 sont les alternatives les plus approchantes. Les deux ETF sur le MSCI EMU facturant les plus faibles TFE (0,25%) sont de chez Amundi et ComStage.
L'Euro Stoxx 50 est l'indice le plus utilisé en Europe, il existe donc un grand nombre d'options sur cet indice offert par de multiples fournisseurs. L'ETF Euro Stoxx 50 A de Lyxor, coté sur Euronext Paris, est le plus important et le plus traité. Son TFE est de 0,25 %. L'alternative la moins chère en termes de TFE est proposée par db X-trackers avec un TFE de 0,00 %.
Les investisseurs intéressés par une exposition plus diversifiée peuvent se tourner vers l'ETF Euro Stoxx 50 Equal Weight NR d'Ossiam. En equipondérant tous les composants de l'indice, le fonds cherche à éviter les effets de concentration. Le TFE est de 0,30%.
Parmi les autres possibilités, on notera les ETF répliquant de plus larges indices européens de grandes capitalisations comme le MSCI Europe et le Stoxx Europe 600. Là aussi, le choix est ouvert. Tous les principaux fournisseurs d'ETF d'IShares à HSBC offrent un fonds répliquant le MSCI Europe avec des TFE allant de 0,25% à 0,35%. Il existe aussi un ETF iShares STOXX Europe 600 avec un TFE de 0,21%. Ce tracker coté sur Xetra affiche de loin le plus gros volume de tous les ETF répliquant le Stoxx Europe 600.