Boeing bénéficie d'une situation de duopole sur le marché de l'aéronautique, depuis le rachat de McDonnell Douglas en 1997. Le constructeur est notamment dominant dans les avions à double couloir. Les investissements en R&D et les relations de premier plan avec les sous-traitants et les compagnies aériennes soutiennent un avantage concurrentiel étroit et devraient alimenter une rentabilité élevée du capital dans les années à venir.
Le marché de l'aviation civile est appelé à croître, grâce aux renouvellement de flotte des compagnies aériennes et à la croissance du trafic (+5%/an). D'ici 2032, Boeing anticipe 35.280 nouvelles livraisons d'appareils. Son carnet de commandes, de 392 milliards de dollars, représente 4,5 années de ventes (sur la base du chiffre d'affaires 2013).
L'augmentation des cadences de production ne devrait toutefois pas entraîner d'amélioration immédiate des marges, compte tenu des coûts et retards liés au programme 787 ("Dreamliner"). Ce programme traduit toutefois la volonté d'innover du constructeur. Dans le même temps, la décision de re-motoriser la gamme 737 lui permet de maintenir une structure financière solide et d'envisager de nouvelles alternatives stratégiques.
Boeing dispose d'un profil d'activité plus diversifié qu'EADS. 40% de ses profits proviennent de son activité de défense, même si les budgets de nombreux pays sont actuellement sous pression. Compte tenu de son importance et de sa taille à l'international, Boeing devrait profiter de son activité d'aviation civile pour continuer à croître.
Risques
Le carnet de commandes est très conséquent et offre une assez bonne visibilité sur les flux de trésorerie futurs. Il peut néanmoins varier en fonction de l'environnement économique, des menaces potentielles au trafic aérien (risques géopolitiques ou naturels) et des capacités de production. Dans l'aviation civile, le groupe doit améliorer sa productivité et éviter tout incident technique sur ses nouveaux programmes (787 notamment). Dans la défense, le groupe est confronté à un rallongement des processus de décision des gouvernements et à leur volonté de réaliser des économies.
Valorisation
Notre estimation de la juste valeur de Boeing a été revue de 80$/action à 93$. Elle se fonde sur l'hypothèse d'une marge opérationnelle de 8,3% au cours des 5 prochaines années et sur une croissance de l'activité de 6% (contre 4% auparavant).
Pour aller plus loin
La recherche actions et crédit de Morningstar a publié plusieurs études récentes sur Boeing et sur son secteur:
Boeing Leaves Trouble On the Ground
Industry Credit Snapshot: Aerospace/Defence First-Quarter Recap
La page Boeing est accessible en suivant ce lien.