La hausse des taux à mi-parcours

Après un point bas à 1,4%, le 10 ans américain s’est rapproché de la fourchette de 3%-3,5% justifiée par le niveau d’inflation actuel.

Robert Johnson, CFA 18.06.2013
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Les marchés continuent de fluctuer de manière importante depuis quelques semaines, et sont attentifs aux données macro-économiques (prévisions du FMI vendredi dernier) et aux déclarations des banques centrales (Fed aujourd’hui et demain).

Les obligations ont rebondi la semaine dernière, avec la publication de statistiques montrant que le rebond de l’économie n’était pas suffisamment solide pour conduire à un resserrement rapide de la politique monétaire. Le repli des niveaux d’inflation n’a pas pénalisé les obligations, non plus.

Les menaces liés à une réduction des achats d’obligations par la Fed et la réduction des prévisions de croissance ont provoqué des turbulences sur les marchés émergents, conduisant les investisseurs présents sur ces marchés à aller chercher refuge dans les… bons du Trésor américain. Avec les prix de l’essence, le rendement à 10 ans des bons du Trésor sont une des statistiques les plus suivies. Après avoir atteint un point bas de 1,4% il  a un an et être resté proche des 1,7% jusqu’à fin avril, les taux longs sont remontés à 2,27% jeudi dernier avant de retomber à 2,12% vendredi. C’est déjà un énorme gain dans le mouvement de hausse vers la fourchette de 3%-3,5% correspondant au niveau actuel d’inflation.

Cette phase d’ajustement des taux longs est encore loin d’être terminée avec la publication d’autres statistiques sur l’économie américaine. On peut même supposer que les craintes de voir les Etats-Unis succomber à la faiblesse du reste de l’économie mondiale devrait continuer à peser sur les marchés.

Pas encore de signes de rebond

Les dernières publications sur l’économie américaine se sont améliorées mais pas de manière explosive. La confiance des chefs d’entreprises s’améliore, le budget fédéral est sur la voie d’une réduction drastique en 2013, et les ventes au détail donnent des signes d’amélioration. Sur le front de l’emploi, les publications sont également bien orientées. Les inscriptions au chômage et les offres d’emplois s’améliorent, mais pas suffisamment pour justifier un retrait des injections de liquidités. Le S&P et les bons du Trésor sont sortis du territoire négatif.

Les prévisions de croissance mondiale encore abaissées

La situation s’est détériorée sur les marchés internationaux, après que la Banque mondiale a révisé en baisse ses prévisions de croissance. Sa prévision pour 2013 a été ramenée de 2,4% à 2,2%, tandis que la prévision 2014 a été revue à 3%. La Banque mondiale a également rattrapé son retard sur d’autres prévisionnistes en prévoyant 7,7% de croissance en Chine cette année, contre une précédente estimation à 8,4%. Si une Chine qui ralentit n’aura pas d’impact direct sur les Etats-Unis, cela aura néanmoins des effets sur ses voisins asiatiques, dans des proportions significatives.

 

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A propos de l'auteur

Robert Johnson, CFA  Robert Johnson, CFA, is director of economic analysis with Morningstar.