Crédit : la volatilité pèse toujours

Même si les spreads sont soutenus par les fondamentaux, les mouvements sur les taux et les actions se sont fait sentir sur le marché obligataire.

Facebook Twitter LinkedIn

Nous pensons toujours que le marché des obligations d’entreprises est raisonnablement valorisé, mais que la direction à court terme des spreads de crédit sera positivement corrélée aux mouvements des taux et des marchés actions.

La volatilité a augmenté la semaine dernière, suite aux publications de statistiques et aux commentaires de la banque centrale. La tonalité positive des statistiques d’emploi pour le mois de mai s’est poursuivie les jours suivants, lorsque S&P a relevé de négative à stable la perspective de sa note de crédit sur les Etats-Unis. Les données encourageantes ont continué d’arriver, avec les enquêtes d’opinion des dirigeants de PME, dont le niveau d’optimisme a retrouvé en mai dernier celui qu’il avait il y a un an. Les inscriptions hebdomadaires au chômage et les ventes au détail ont été en ligne ou meilleurs que ce qui était prévu, même si la production industrielle, le taux d’utilisation des capacités de production ou le sentiment du consommateur (publiés vendredi dernier) sont ressortis légèrement en-deçà des attentes.

Ce mix de données a poussé le rendement des bons du Trésor à la hausse, puis à la baisse. Il a fini la semaine presque inchangé au moment où les investisseurs commençaient à anticiper les décisions que pourra prendre la Fed à la fin de son comité de politique monétaire, mercredi. La fourchette de fluctuation de 15 points de base sur la semaine semble bien faible en comparaison de la hausse que l’on a connue sur le marché en mai, il permet d’illustrer l’incertitude continue qui règne sur les marchés de taux. En outre, la semaine a été aussi marquée par des commentaires de personnalités offrant leur vision sur la manière dont la Fed va réduire ses achats d’obligations. Le débat étant vif, le marché cherchera des éclaircissements sur les intentions de la Fed dans le communiqué de presse qui sera diffusé mercredi soir.

Les marchés actions ont été particulièrement volatils, notamment au Japon où la Banque du Japon a déçu les investisseurs en n’annonçant pas de nouvelles mesures pour relancer l’économie. Cela a provoqué une chute de 6,4% du Nikkei, puis un rebond de 1,9%. L’indice S&P 500 a également regagné en volatilité, cédant à un moment plus de 2% par rapport au point de clôture de la semaine précédente, avant de rebondir, pour reculant de nouveau pour finir la semaine en repli de seulement 1%. Avec les nouvelles craintes sur la situation financière des banques chinoises, les investisseurs actions, tout comme les investisseurs obligataires, focalisent de plus en plus leur attention sur l’action que les banques centrales prendront pour continuer leurs politiques ultra-accommodantes, lesquelles ont alimenté le rallye des actifs risqués.

L’impact des taux d’intérêt et des marchés actions s’est fait ressentir sur le marché des obligations d’entreprises, bien que les fondamentaux soutiennent les niveaux de spreads actuels. Sur la semaine, l’indice Morningstar Corporate Bond s’est écarté de seulement 5 points de base, contre 9 points la semaine précédente, ce qui a suffi à peser sur les nouvelles émissions. Le volume en dollars des nouvelles dettes émissions par des sociétés couvertes par la recherche Morningstar a chuté de 50% par rapport à la semaine précédente. Nous observons que les flux de nouvelles émissions coïncident avec le resserrement des spreads de crédit. Le marché du haut rendement est resté sous pression avec des sorties de capitaux de 1,8 milliard de dollars de la part des fonds spécialisés sur cette classe d’actif au cours de la semaine au 7 juin. Parmi des informations évoquant une baisse de la liquidité et des écartements de spreads bid/ask, nous pensons que la classe d’actif devrait subir de nouvelles baisses de prix avant que de nouveaux acheteurs reviennent sur le marché laissé vacant par les investisseurs particuliers.

MOTS-CLEFS
Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Morningstar Analysts   -