Michel Combes n'a pas fait dans la demi-mesure en présentant ce matin son plan stratégique, baptisé « Shift », et destiné à sortir l'équipementier de télécommunications de l'ornière. "Ce plan est un 'game changer'", a affirmé le directeur général d'Alcatel-Lucent mercredi matin lors d'une réunion d'information.
Le plan prévoit de réduire ses coûts à hauteur de 1 milliard d’euros et de diminuer son endettement d’un montant équivalent, avec l’objectif de dégager un flux de trésorerie disponible à l’équilibre en 2015.
« Ce plan est décisif, exhaustif et livrable », a ajouté le dirigeant. Le développement du groupe s’articulera désormais autour de deux pôles d’activité : le cœur de réseau autour des technologies IP (Internet Protocol), qui sera le moteur de croissance du groupe et l’accès à très haut débit, source de cash. La première division, qui représente un chiffre d’affaires de 6,1 milliards d’euros, vise 7 milliards en 2015. La seconde activité représente un chiffre d’affaires de 7,4 milliards d’euros actuellement.
Sur le front de l’endettement qui pèse lourdement sur le compte de résultat, le groupe entend rééchelonner sa dette à hauteur de 2 milliards d’euros entre 2013 et 2015, et lorsque le plan Shift aura donné des résultats significatifs, la réduire de 2 milliards d’euros via de nouvelles cessions d’actifs ou d’autres levées de fonds (incluant une augmentation de capital).
Le plan entraînera une sortie supplémentaire de cash de 830 millions d’euros sur la période 2014-2015, sur un total de 1,2 milliard d’euros sur la période.
Bref, le dirigeant a tenu un discours volontariste, expliquant que le plan "Shift" n'était pas un n-ième plan de restructuration - même si le premier chiffre cité était celui des réductions de coûts. Au regard de l'historique financier d'Alcatel-Lucent, et de la hausse récente du titre, la nouvelle équipe dirigeante n'aura à l'évidence guère droit à l'erreur ou à la déception.
Pour aller plus loin
La page consacrée au plan du groupe