Nous conduisons une opération de maintenance sur notre outil de gestion de portefeuille. Nous espérons une résolution dans les plus brefs délais. Merci de bien vouloir patienter.

La Fnac : un modèle à réinventer

Après une première baisse d’ordre technique, certains gérants se demandent sur quels leviers le distributeur pourra rebondir en Bourse.

Jocelyn Jovène 20.06.2013
Facebook Twitter LinkedIn

La Fnac a fait son entrée à la Bourse de Paris par la petite porte. Proposée à 22 euros par action, l’action du distributeur de biens culturels a chuté de près de 10% pour son premier jour de cotation.

Cette chute s’explique avant tout par des facteurs techniques : ne faisant plus partie de Kering (ex-PPR), qui reste malgré tout actionnaire à 38%, le titre a vocation à sortir des nombreux indices boursiers où son ancienne maison-mère est présente. Ce qui logiquement conduit certains gérants à ajuster leurs portefeuilles en cédant des titres pour ne conserver que ceux du groupe de luxe.

La cotation de la Fnac a d’ailleurs été une option par défaut. D’une part, Kering ne souhaitait plus conserver dans son périmètre une activité qui diluait ses résultats et sa rentabilité. D’autre part, la tentative de vendre la Fnac à des fonds d’investissement avait fait chou blanc.

Les dirigeants de la Fnac et l’actionnaire de référence ont néanmoins joué la prudence, en proposant un prix inférieur aux attentes du marché, certains courtiers valorisant le titre autour de 30 euros par action. Avec une valeur boursière de 330 millions d’euros en séance, le distributeur vaut tout juste 0,1 fois son chiffre d’affaires, soit un niveau proche un distributeur spécialisé comme Darty, qui se traite 0,15 fois son chiffre d’affaires.

"Choc technologique"

Cette introduction en Bourse intervient au pire moment pour la Fnac. Le circuit de distribution Virgin Megastore a été récemment placé en liquidation judiciaire. Et les investisseurs ont du mal à voir quel modèle économique permettra au groupe de redresser sa rentabilité de manière durable.

« C’est un modèle en pleine redéfinition, qui doit faire face à un choc technologique, Internet », observe un gérant de portefeuille spécialisé dans les petites et moyennes valeurs. Si la Fnac reste un acteur de poids avec une marque reconnue, le développement des ventes en ligne avec des acteurs très puissants, comme Amazon, a rebattu les cartes de l’industrie, en particulier sur le marché des produits techniques (informatique, photographie).

En outre, une part encore significative des ventes porte sur des produits (CD, DVD) en perte de vitesse. Avant sa mise en Bourse, les objectifs annoncés par la Fnac étaient modestement de stabiliser les ventes et la marge d’exploitation à l’horizon 2016.

A court terme, l’histoire boursière de la Fnac reste avant tout celle d’une restructuration, en attendant de voir ce que les diversifications (domotique, électroménager haut de gamme) donneront comme résultats.

MOTS-CLEFS
Facebook Twitter LinkedIn

Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
Amazon.com Inc201,70 USD-0,45Rating
Kering SA220,10 EUR-1,17Rating

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.