Double coup de massue pour les obligations d’entreprises : elles sont subi à la fois une hausse des taux d’intérêt et un écartement des spreads après les déclarations du président de Fed, Ben Bernanke, évoquant une réduction progressive des achats d’obligations dès cet automne. Nous avions précédemment estimé que si la Fed s’engageait sur cette voie, elle le ferait de manière incrémentale à hauteur de 10-15 milliards de dollars par mois. Au cours de sa conférence de presse, Bernanke a indiqué que le programme d’achat d’actifs pourrait être terminé d’ici la mi-2014.
Si la Fed commence à réduire ses achats dès septembre, il apparaît que les achats d’obligations se réduiront dans la fourchette prévue. Les marchés ont également été secoués mardi dernier par la publication de l’indicateur PMI chinois, lequel est ressorti à 48,3, soit son plus bas niveau depuis neuf mois (une lecture sous le seuil de 50 indique que l’activité ralentit). Etant donné que la Chine est la deuxième économie mondiale, et qu’elle a été un gros importateur de matières premières, les investisseurs ont craint que si sa croissance économique ralentit trop, cela pourrait peser sur l’activité économique mondiale.
La semaine dernière, le spread moyen de l’indice Morningstar Corporate Bond Index s’est écarté de 6 points de base jeudi dernier, puis de 4 points vendredi, pour terminer la semaine à +159. Depuis le début de l’année, notre indice a perdu 4%. Cette perte s’explique par une combinaison de hausse des taux d’intérêt (+75 points de base sur le 10 ans américain à 2,51%) et une hausse des spreads de crédit de 19 points de base. Au sein de l’indice Morningstar Corporate Bond, le secteur industriel a souffert un peu plus cette année, avec un écartement des spreads de 20 points de base, contre 17 points de base pour le secteur financier.
Au sein du secteur industriel, les domaines d’activité les plus cycliques comme les produits de base, la chimie et le transport ont connu les plus mauvaises performances, avec des écartements de spreads de 39, 37 e 21 points de base respectivement. Le secteur de la technologie a, en revanche, surperformé, avec un resserrement des spreads de 1 point de base. Deux émetteurs ont contribué à cette surperformance : Hewlett-Packard (avantage concurrentiel ou « moat » étroit) et Symantec (moat étroit), chacun ayant vu leurs spreads se resserrer de 40 points de base depuis le début de l’année. Ces deux émetteurs ont fait partie de nos meilleures idées d’investissement dans l’univers du crédit.
Bien que les spreads sur les obligations d’entreprises aient commencé à devenir plus attrayants à ces niveaux élevés, nous continuons de penser qu’ils sont correctement valorisés dans leur fourchette de fluctuation actuelle (bien qu’en haut de fourchette). Cependant, nous pourrions considérer de surpondérer de nouveau cette classe d’actifs si les spreads continuent de s’écarter de manière significative depuis les niveaux actuels et s’il n’y a pas de modifications de nos hypothèses fondamentales et macro-économiques. Depuis que nous avons revu notre position de surpondérer à neutre à l’automne dernier, les spreads de crédit moyens ont évolué entre +135 et +155, avec une moyenne à +140.