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Les Bourses ont suffisamment corrigé

La correction boursière récente est cohérente avec le mouvement de hausse des taux d’intérêt, estiment des professionnels de la finance.

Jocelyn Jovène 02.07.2013
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Le recul des grands indices boursiers depuis l’évocation mi-mai par la Fed, de son intention de retirer des liquidités du système financier, n’est pas anormal au regard des épisodes passés, estiment Graham Stuart Bishop et Ian Richards, stratégistes chez Exane BNP Paribas.

"La correction – du point haut du marché à son point bas – sur les Bourses américaines au début de 4 cycles de resserrement monétaire (1987, 1994, 1999 et 2004) était d’environ 10%. On a observé des mouvements similaires sur les actions de la zone euro ou britanniques pendant ces périodes", écrivent-ils dans une note datée du 2 juillet.

Ce qui s’est produit sur les marchés, entre mai et juin, avec une baisse des indices boursiers entre 6% et 14% (graphique) serait donc logique. L’écart de baisse entre les marchés américain et européen s’expliquerait, elle, par le fait que la remontée des taux serait moins problématique aux Etats-Unis, où le cycle de reprise serait plus avancé qu’en Europe, et parce que les sociétés cotées en Europe sont beaucoup plus exposées aux marchés émergents que les entreprises américaines.

La correction observée entre mai et juin représente une respiration pour le marché, selon Philippe Uzan, directeur des gestions chez EdRAM : "Entre le message de soutien inconditionnel à la zone euro de Mario Draghi [le président de la Banque centrale européenne, NDLR] à l’été 2012 et les déclarations de Bernanke [président de la Fed], l’indice MSCI World a progressé de 24%. Le traitement exceptionnel décidé par les banques centrales ces dernières années se révèle moins nécessaire, car l’économie va mieux : elles prennent acte d’une situation qui s’améliore, mais restent vigilantes. Dans ce contexte, il était normal d’observer une consolidation du marché."

Les stratégistes de J.P.Morgan observent pour leur part que le regain de volatilité des marchés constitue une "opportunité d’augmenter l’exposition aux actions et d’opérer une rotation sectorielle vers les valeurs cycliques au cours du second semestre."

Si le sentiment général des investisseurs est à la prudence – au regard des effets de la remontée des taux sur les différentes classes d’actifs, ou de l’incertitude quant à la situation de l’économie chinoise – d’autres signaux semblent conforter cette vue : malgré le regain de volatilité sur les marchés, les flux restent orientés vers les actions et la classe d’actifs  est toujours sous-investie dans de nombreuses allocations.

"Historiquement, les phases de resserrement ont été, dans la plupart des cas, suivies par de nouveaux hauts de cycle dans les 6-12 mois, après le pic initial de volatilité", note J.P.Morgan.

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.