Certains équipementiers automobiles sont en mesure de dégager une rentabilité plus grande que leur coût du capital, créant des opportunités intéressantes pour les investisseurs, observe Richard Hilgert, analyste du secteur automobile chez Morningstar.
L'étude publiée sur le secteur met en avant les changements d'appréciation sur l'avantage concurrentiel ("moat") de certaines sociétés du secteur. Certains investisseurs considèrent à tort que toute l'industrie de l'équipement automobile produit des biens peu différenciés, requièrent des montants de capitaux significatifs pour des activités intensives en main-d'oeuvre, et interviennent dans un secteur sans barrière à l'entrée - ce qui n'est pas le cas.
Certains équipementiers bénéficient d'avantages concurrentiels qui proviennent de leurs actifs intangibles (propriété intellectuelle sur les produits ou les procédés, forte relation d'intégration avec les constructeurs automobiles, situations de marché oligopolistiques), d'un coût d'opportunité élevé (outillage, équipement, validation, arrêts de chaîne) et d'avantages-coût (production "au plus juste", présence mondiale).
La capacité d'un équipementier automobile à dégager des niveaux de rentabilité élevé et durable pour les investisseurs requiert un flux solide d'innovation, un soupçon de pouvoir de négociation sur les prix, une base de clients diversifiée, une relation client-fournisseur assise sur le long terme, un coût élevé pour changer de fournisseur en milieu de programme et une base industrielle globalisée.
Cependant, les risques concurrentiels liés à la pression à la baisse sur les prix et les risques de surcapacités existent bel et bien. Dans un environnement où certains marchés régionaux ont connu des situations de saturation, les constructeurs automobiles sont confrontés à la nécessité de proposer d'importantes remises et de réduire leurs cadences pour éliminer les stocks d'invendus.
Comme les équipementiers sont souvent obligés de produire aux côtés de leurs clients, et comme certains de ces clients peuvent, en situation de stress, faire pression sur leur chaîne d'approvisionnement pour préserver leurs marges, les équipementiers peuvent perdre leur pouvoir de négociation sur les prix. En outre, ils peuvent perdre leur avantage-coût si les volumes de production ne sont pas au rendez-vous.
Pour aller plus loin
L'étude sur le secteur des équipementiers automobiles est disponible sur le site de la recherche actions et crédit de Morningstar: