Jusqu’ici, le ralentissement économique des pays émergents, en particulier de la Chine, semblait une question isolée ou un problème de politique économique locale. Mais compte tenu du poids de ces pays dans le commerce international, leurs difficultés sont également celles des pays développés.
Dans une note datée du 17 juillet, l’institut Roubini Global Economics (RGE) estime que même si la demande des pays émergents contribue pour moins de la moitié de leur développement économique, les exportations des pays développés – Japon, Allemagne, Australie, Canada ou Norvège (pour leurs matières premières) – risquent de pâtir d’une croissance moins dynamique. Ainsi une baisse de 1 point de pourcentage de la croissance chinoise réduit de 0,15 point de pourcentage la croissance mondiale (avant prise en compte des retombées d’un tel ralentissement).
RGE table d’ailleurs sur un rattrapage de la croissance des pays développés sur les pays émergents en 2014. Mais à court terme, une croissance mondiale moins soutenue pèsera sur les profits et pourrait pénaliser l’investissement des entreprises. Y compris aux Etats-Unis.
« La production nord-américaine devrait plutôt résister, mais du fait de son caractère d’importateur net de biens, les entreprises américaines pourraient voir leurs marges affectées par le biais de leur activité à l’international », explique RGE.
Cette situation délicate des pays émergents justifie d’ailleurs des prévisions de croissance pour les Etats-Unis inférieures à celles du consensus. A l’inverse, des perspectives moroses pèsent sur les cours de nombreuses matières premières, ce qui pourrait conduire les autorités monétaires à maintenir leur politique accommodante, du fait de l’absence de pressions inflationnistes.