La morosité économique n’a apparemment pas atteint Publicis au cours du deuxième trimestre 2013. Le numéro trois mondial de la publicité après le britannique WPP et l’américain Omnicom a annoncé une croissance organique de 5% au deuxième trimestre (contre 3,2% sur le semestre), avec un effet d’entraînement positif sur sa marge opérationnelle. Celle-ci est passée en un an de 13,4% à 13,8% (sur la base de données 2012 retraitées).
Ce rebond s’explique notamment par les bonnes performances du groupe aux Etats-Unis et dans le domaine du numérique, où Publicis a multiplié les acquisitions depuis 2005. Un investissement qui fait qu’au 30 juin, 37% des revenus de ses revenus sont "digitaux".
Après un épisode de forte volatilité, Publicis a repris un chemin ascendant en Bourse. Il se traite aujourd’hui à un niveau de valorisation proche de ses principaux comparables boursiers (avec un ratio cours sur bénéfice 2014e de 14,8x contre un médiane de 14,4x pour le secteur), alors que la rentabilité des fonds propres l'an prochain est vue légèrement supérieure à ces derniers (14,6% pour le français contre un peu moins de 14,2% pour ses comparables).
Cette situation est-elle pérenne ? Si l’on en croit la valorisation quantitative du titre faite par Morningstar (juste valeur de 52,75 euros), l’action Publicis est à son prix – elle n’est ni trop cher, ni bon marché.
L’avenir boursier du titre tiendra donc dans la capacité à maintenir un rythme de croissance soutenu, même si l’environnement économique demeure fragile (en particulier dans les émergents), et surtout à préserver les marges et la génération de cash.
En visant sur 2013 une croissance organique en haut de la fourchette précédemment communiquée au marché (3,2%-3,6%), Publicis indique au marché que les ventes devraient progresser de 4% au cours du second semestre, selon les calculs de Bank of America Merrill Lynch – soit un rythme de progression de l’activité plus raisonnable que les précédentes prévisions fournies.
Après un premier trimestre décevant, le groupe a saisi une occasion de rassurer les investisseurs. Mais la conjoncture pourrait de nouveau lui jouer des tours, ce qui explique la grande prudence du PDG du groupe, Maurice Lévy. Une prudence que la Bourse a pour l’instant décidé de ne pas trop entendre.