Les marchés du crédit ont été rassurés par les propos de Ben Bernanke sur la poursuite d’une politique monétaire accommodante, laquelle sera guidée par les publications de statistiques économiques. Le spread moyen de l’indice Morningstar Corporate Bond s’est resserré de 7 points de base à +145 la semaine dernière, reprenant environ la moitié des points lors de la phase d’écartement des spreads observées depuis le 15 mai dernier.
Il n’y a toujours pas de changement significatif dans la politique de la Fed depuis la session de questions-réponses du 19 juin, son président ayant clairement indiqué que la Fed commencerait à réduire ses achats d’actifs cet automne et les terminerait à l’été 2014 si l’économie et le niveau du chômage évoluent comme prévu.
Au cours des deux prochaines semaines, l’attention des investisseurs se tournera de nouveau vers les fondamentaux des entreprises, avec la saison de publication des résultats trimestriels (la prochaine publication de la Fed n’est pas attendue avec le 31 juillet). Les premières publications de comptes montrent que si les entreprises ont du mal à augmenter leurs revenus, elles ont été dans l’ensemble en mesure de respecter leurs prévisions de résultats.
Inquiétudes sur la croissance
Bob Johnson, directeur de la recherche économique de Morningstar, anticipe une croissance de 0,5% au deuxième trimestre. Mais sur la base des derniers indicateurs publiés, il est de plus en plus inquiet sur cette estimation, et s’attend à ce que la croissance du PIB soit encore plus faible qu'attendu.
Robert prévoit un ralentissement de la croissance de la consommation à 1,5% (contre 2,4% au premier trimestre). Autre élément négatif, la croissance des exportations pourrait être négative et la contraction des dépenses publiques pourrait être aussi importante au deuxième trimestre qu’elle l’était au premier.
Les publications décevantes de chiffre d’affaires et de résultats dans le secteur de la technologie, les statistiques peu dynamiques dans le secteur de la construction, le manque d’investissement de la part des entreprises risquent de peser sur l’activité. Au final, le risque est d’avoir une contraction du PIB sur le trimestre.
Détroit fait faillite
La ville de Détroit a annoncé s’être inscrite au chapitre 9 de la loi sur les faillites, ce qui en fait la plus grosse banqueroute de l’histoire des Etats-Unis. Si certains services continuent d’opérer, certaines dépenses sont automatiquement arrêtées, y compris le remboursement de certaines dettes non sécurisées. Les tranches de dette sécurisée devraient continuer à être remboursées, car certains créanciers ont la possibilité de saisir certains actifs s’ils ne sont pas payés.
Les cas de faillite de type chapitre 9 sont plutôt rares. Il existe donc peu de cas similaires permettant de voir comment la ville va réussir à sortir de la procédure sur les faillites. Morningstar a publié le mois dernier un mémo évaluant différents scénarios, ainsi que leurs implications pour les porteurs d’obligations et pour le marché des obligations municipales en général.