Le bilan intermédiaire de la saison des publications de résultats des sociétés cotées en Europe est plutôt mitigé. Si l’on en croit un pointage à la date du 29 juillet, sur les 148 sociétés ayant publié des résultats (soit 25% de l’univers concerné sur la base de la capitalisation boursière), 31% des sociétés ont fait mieux que le consensus et il y a eu la même proportion de sociétés qui ont déçu le marché.
Mais si l’on exclut de ces statistiques les valeurs financières, qui ont plutôt le vent en poupe actuellement, cet équilibre précaire se renverse au profit des sociétés ayant déçu. Il y a eu 7% de sociétés ne tenant pas leurs prévisions de plus que celles qui ont respecté leur agenda boursier.
Selon les stratégistes de Morgan Stanley, « les résultats sont sur une tendance baissière de 7% sur un an glissant, mais cette baisse atteint 11% si l’on exclut les financières. »
Seule nouvelle un peu moins mauvaise : les publications de chiffre d’affaires (la « top line » dans le jargon des analystes) indiquent un repli moyen de 1% sur un an ; le rythme de déceptions aurait quelque peu ralenti, après un premier trimestre présenté comme le pire en termes de publications depuis 10 ans.
Parmi les autres enseignements de cette saison de résultats, les stratégistes de Morgan Stanley observent que la plupart des secteurs d’activité sont victimes d’un ralentissement de l’activité dans les pays émergents, tandis que la situation macro-économique en Europe, telle qu’évoquée par les entreprises, serait en train de se stabiliser. C’est d’ailleurs ce que semblent indiquer aussi les dernières statistiques d’activité.
Pour l’heure, observe Morgan Stanley, le marché a plutôt bien réagi à cette première vague de publications. En moyenne, les sociétés ayant déçu le marché de 5% ou moins ont surperformé. « Les sociétés qui ont manqué les attentes du marché entre 0% et 5% ont en réalité surperformé le marché au cours des trois jours suivant leur publication », écrivent-ils dans une note aux investisseurs.
En termes de révisions sur les estimations de résultats, un indicateur très suivi par les investisseurs pour évaluer le « sentiment » du marché (ou « momentum »), la tendance est clairement à la révision en baisse des attentes.
Le facteur de révision en baisse des résultats est ainsi passé de -4% à -10,8% en l’espace d’un mois – un signal peu rassurant pour les mois qui viennent, à moins que l’attention du marché ne soit davantage attirée par les nouvelles macro-économiques, comme cela a quand même été beaucoup le cas depuis de nombreux mois.