La nervosité des investisseurs est montée d'un cran avec les déclarations de la Fed sur la fin de sa politique d'assouplissement quantitatif. Cela s'est traduit par un mouvement de décollecte massif - plus de 31 milliards d'euros - qui a principalement affecté les produits à revenu fixe, mais également les fonds investis en actions. Cette situation a profité à la marge à certains fonds d'allocation et à la gestion alternative.
Voici les principales conclusions ressortant des statistiques de la collecte européenne compilées par Morningstar:
- Les fonds à revenu fixe ont subi une décollecte de 30 milliards d'euros sur le mois de juin;
- Les fonds investis en actions ont subi une sortie de capitaux de 9,5 milliards d'euros, soit le mouvement le plus important depuis mai 2012;
- Les fonds d'allocation et alternatifs ont recueilli respectivement 7,3 milliards d'euros et 2,7 milliards d'euros;
- Le haut rendement et la dette émergente ont été les catégories les plus touchées;
- Les fonds alternatifs multistratégies ont enregistré 1,6 milliard d'euros de collecte nette en juin, le fonds Standard Life Global Absolute Return Strategies (GARS) continuant un très beau parcours de collecte;
- Les fonds d'allocation restent demandés par les investisseurs, dans une logique de laisser au gérant le soin d'arbitrer entre obligations et actions;
- PIMCO a été affecté par la remontée des taux, avec une décollecte de 4,05 milliards d'euros sur le mois de juin. Depuis le début de l'année, le fonds affiche toujours une collecte nette de 10,87 milliards d'euros;
- AllianceBersntein subit 3,59 milliards de décollecte, une grande partie de son succès commercial depuis le début de l'année ayant porté sur le haut rendement - catégorie très affectée par la remontée des taux;
- Pictet et BlueBay ont également subi des pertes de capitaux, plus limitées toutefois.
Commentant ces résultats, Ali Marsawah note:
"En juin, les fonds à long terme ont pâti de sorties de capitaux d'une valeur estimée à plus de 31 milliards d'euros. Si ces retraits de fonds sont massifs, ils ont été éclipsés par le sauve-qui-peut observé en août 2011, lorsque les fonds à long terme ont connu des sorties d'actif à hauteur de 46,2 milliards d'euros et par la décollecte de 85,8 milliards d'euros observée en octobre 2008. Les fonds monétaires ont également essuyé des sorties de capitaux ; de ce fait la décollecte dans l’industrie a atteint près de 57 milliards d'euros le mois dernier.
La nervosité a gagné les investisseurs des fonds obligataires au regard du potentiel de hausse des taux. La Réserve fédérale américaine a présenté un calendrier pour la suppression progressive d'achats d'obligations, programme connu sous le nom de QE3. Le taux d'intérêt à 10 ans des obligations d’État allemandes a grimpé de 1,21 % le 1er mai à 1,81 % le 24 juin.
Au vu de la progression des taux, le segment du revenu fixe a fait les frais des sorties de capitaux, absorbant ainsi 30 milliards d'euros du montant total sorti. La fuite hors des obligations en Europe a reflété les événements aux États-Unis en termes relatifs. En Europe, les sorties de capitaux hors des fonds obligataires représentaient 1,75 % des actifs de départ, alors qu'Outre-Atlantique, le chiffre s'établissait à 1,88 %."