Avec des taux d’intérêt historiquement bas, les investisseurs intensifient leur quête de rendement. L’investissement pour le rendement consiste à sélectionner des classes d’actifs à même de produire un flux de revenu régulier pendant une certaine période de temps. Ce but peut être atteint de différentes manières, en investissant dans la dette privée ou souveraine, les actions à fort dividende ou des fonds qui donnent accès à ces différentes classes d’actifs. Plutôt que de privilégier l’investissement dans une classe d’actifs en vue de l’appréciation de son capital, l’investisseur se focalisera davantage sur les revenus ou le rendement qui sera produit.
Le rendement des produits de taux
Les obligations sont considérées comme le principal véhicule offrant un revenu aux investisseurs au regard du coupon fixe qu’elles produisent à intervalles réguliers. La classe d’actifs privilégiée a été l’univers des obligations souveraines des pays développés, longtemps considérées comme sans risque ou offrant une bonne protection contre le risque de perte en capital – des notions toutefois fragilisées avec la crise de la dette publique en zone euro et l’augmentation de la volatilité sur les obligations des pays considérés les plus fragiles.
L’univers des produits de taux comporte lui-même divers niveaux de protection du capital décroissants – des bons du Trésor américain au « high yield ». Ces degrés variables dépendent essentiellement du risque de défaut de l’émetteur, qui se traduira par le niveau de rendement plus élevé ou sera assorti de sécurité définie dans le prospectus d’émission. Une fois les obligations émises, la qualité de l’émetteur perçue par les investisseurs se reflète dans le niveau de « spread », soit l’écart de taux ou la prime de risque requise pour détenir les titres en question.
Actions à rendement élevé
La recherche d’opportunité dans l’univers des actions se fait essentiellement au niveau du rendement du dividende offert à l’investisseur. Mais ce n’est pas le seul critère de sélection des titres. Les entreprises peuvent rémunérer leurs actionnaires par le paiement d’un dividende, mais cela est du ressort du conseil d’administration. Outre le dividende, les rachats d’actions sont aussi privilégiés pour « retourner du cash » aux actionnaires. Mais dans ce dernier cas, le prix auquel le rachat d’action se fait est très important (l’entreprise n’a-t-elle pas de meilleures alternatives pour dépenser son argent ?). L’autre élément important est de vérifier que le paiement du dividende est pérenne, donc que la capacité de l’entreprise à produire des flux de trésorerie régulier existe et/ou que son bilan est sain.
Les annonces en matière de dividendes sont souvent perçues comme un signe de confiance des dirigeants dans la santé de l’entreprise ou dans l’évolution à venir de ses profits (il en va de même lorsqu’une société annonce une offre publique d’achat sur ses actions, comme l’a fait Bouygues en 2011).
La distribution peut être perturbée par l’évolution de la conjoncture, un événement exceptionnel. Quoi qu’il en soit, acheter un titre parce qu’il affiche un rendement du dividende élevé peut conduire à des déconvenues. L’analyse de la santé financière de l’entreprise, de son environnement de marché et macro-économique est indispensable.
Les risques : l’inflation et la hausse des taux
L’environnement de remontée des taux ou de regain d’inflation constituent les principales sources de risque pour les stratégies axées sur la production de rendement. Ces facteurs vont en effet éroder le capital investi ou les revenus produits pour l’investisseur.
Dans l’univers des produits de taux, la duration d’une obligation – qui mesure sa sensibilité aux variations de taux – est un facteur important à prendre en compte. Lorsque les taux d’intérêt augmentent, les investisseurs privilégieront les obligations à faible duration pour limiter cet impact. Les fonds obligataires vont donc chercher à diversifier le risque de hausse des taux en jouant sur la duration de leurs placements.
Face au risque inflationniste, qui déprécient le montant en euros perçu par l’investisseur, existent des solutions spécifiques comme les obligations indexées sur l’inflation (ou TIPS).