Dans sa lettre du 3è trimestre 2013, Carmignac Gestion avertissait les investisseurs : « le changement de politique de la Fed entraînera une augmentation de la volatilité. » De fait, le VIX, qui mesure l’aversion au risque des investisseurs, a fluctué entre 13-14 et 17 pendant l’été. Le mouvement de « risk-on risk-off » a de nouveau joué entre juillet et août, en grande partie du fait des difficultés des investisseurs à anticiper les prochaines actions de la Fed.
Cette situation n’a pas épargné Carmignac Patrimoine, fonds phare de la société de gestion indépendante. Entre juin et août, ce fonds a subi une décollecte de 778 millions d’euros sur la poche libellée en cette devise, selon les données de Morningstar Direct. Un montant significatif dans l’absolu, mais somme toute limité au regard des encours sous gestion (environ 24 milliards d’euros pour la part A en euros).
Il n’en demeure pas moins qu’étant devenu incontournable pour de nombreux investisseurs et conseillers financiers, le fonds sous-performe son indice de référence, se situant dans le dernier quartile de sa catégorie sur 3 ans à fin août.
« En l’espace de quelques semaines, nous avons perdu l’avance que nous avions construite depuis un an par rapport à notre indice de référence, après les propos de Bernanke entre mai et juin dernier », explique Didier Saint-George, membre du comité d’investissement de Carmignac Gestion.
« Face au mouvement de correction et de corrélation entre toutes les classes d’actifs suite à ses déclarations en mai dernier, nous pensions que Bernanke lancerait un message plus rassurant, ce qui n’a pas été le cas. Toutes les classes d’actifs émergentes ont poursuivi leur correction. »
La note du fonds a été rétrogradée de « Gold » à « Silver » par Morningstar. Pour Thomas Lancereau, responsable de la recherche sur les fonds chez Morningstar France et en charge du suivi du fonds, il faut toutefois relativiser ces performances décevantes à court terme.
« Ces mauvais résultats n’invalident pas selon nous la pertinence de cette approche patrimoniale sur longue période, comme en atteste la surperformance du fonds sur 5 et 10 ans. Ils mettent cependant en lumière certaines limites des politiques de couverture utilisée par le fonds, pas totalement efficaces contre certains risques spécifiques tels que les marchés émergents », juge-t-il.
Pour aller plus loin
L'interview de Didier Saint-George (Carmignac Gestion) dans son intégralité.
L'analyse de Morningstar sur le fonds Carmignac Patrimoine.