Depuis le début de l’année, l’action Alstom chute de 11% dans un marché en hausse de près de 16% pour le CAC 40. Alstom sous-performe ses grands concurrents dans la génération d’électricité – General Electric, ABB ou Siemens enregistrent des hausses respectives de 16%, 16% et 14% sur la même période.
A la suite de la publication de ventes trimestrielles et surtout de commandes décevantes le 24 juillet dernier, Daniel Holland, l’analyste Morningstar qui suit la valeur, avait abaissé son estimation de la juste valeur de 37 à 32 euros. Au terme d’une phase de volatilité boursière, l’action Alstom retrouve un niveau de décote suffisant pour justifier un changement de recommandation sur la valeur (la note passant de 3 étoiles à 4 étoiles).
Ce changement d’avis s’explique avant tout par les mouvements de marché, la thèse d’investissement de Morningstar sur Alstom n’ayant pas changé.
Selon Morningstar, la clef d’une progression des marges en ligne avec des rivaux comme GE ou Siemens passe par la constitution d’une activité de services performante et solide dans la génération d’énergie – métier qui représente 73% des facturations du groupe sur les douze derniers mois (au 30 juin).
Alstom dispose d’actifs de qualité dans le transport ferroviaire (co-leader avec Bombardier) et dans la génération d’énergie. Un facteur de risque réside en outre dans une très grande exposition du groupe aux pays développés (Etats-Unis et Europe), plutôt qu’en Asie ou au Moyen-Orient, où des concurrents comme GE ou Siemens sont plus présents que le français.
L’estimation de la juste valeur d’Alstom intègre les hypothèses et prévisions suivantes : l’exercice fiscal 2014 devrait être « faible » au regard du manque de dynamisme du carnet de commandes. L’activité devrait croître de 1% par an au cours des cinq prochaines années. Sur le long-terme, Alstom devrait atteindre un taux de marge d’exploitation de 7,5%, profitant de l’amélioration des marges dans l’activité de services.