Perspectives du crédit au 4è trimestre

La Fed devrait réduire ses achats d’actifs en mars 2014. Les investisseurs ont plus de mal à trouver des opportunités d’investissement.

Dave Sekera, CFA 27.09.2013
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  • La Fed a choqué les marchés ; les taux longs sont orientés à la baisse à court terme.
  • Les discussions sur le plafond de dette et les dépenses publiques montent en intensité.
  • Les banques centrales des pays émergents relèvent leurs taux pour défendre leur devise.
  • Le rythme des dégradations dépasse celui des relèvements, les opérations de fusions-acquisitions et les rachats d’actions augmentent le niveau d’endettement.

 

La Fed provoque une envolée des obligations

La hausse des taux d’intérêt pesait sur le marché de la dette privée cette année, mais avec le refus de la Fed de commencer à réduire sa politique ultra-accommodante, comme le marché l’anticipait très largement, les investisseurs devraient récupérer une partie de leurs pertes. Entre le 1er janvier et le 20 septembre, l’indice Morningstar Corporate Bond a reculé de 2,99%. Une part modeste de ces pertes est due à la légère augmentation des spreads de crédit, mais le gros de la baisse vient de la remontée des taux d’intérêt.

En mai, lorsque le rendement des bons du Trésor à 10 ans était sous les 2%, nous avions fait remarquer que dès que la Fed indiquerait son intention de réduire ses achats d’actifs, les taux d’intérêt pourraient augmenter de 100-150 points de base. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans est ainsi remonté à 3%, le marché anticipant un début de « tapering » en septembre.

La Fed a pourtant choqué le marché en décidant de ne rien faire tant qu’elle n’aurait pas de plus grande certitude que la reprise économique est bien installée. Cette action (ou inaction) a immédiatement provoqué un rally obligataire, tout en faisant baisser les rendements obligataires. Le comité de politique monétaire a encore deux réunions avant qu’un nouveau président ne prenne ses fonctions.

La réunion d’octobre n’a pas de conférence de presse prévue et le comité ne voudra sûrement pas engager un changement majeur de politique avec un simple communiqué pour expliquer son action. Une presse de conférence et de nouvelles prévisions sont prévues pour la réunion de décembre, mais cela sera vraisemblablement trop proche de la prise de fonctions du nouveau dirigeant de la Fed en janvier. Aussi, à moins d’un changement significatif au niveau des statistiques économiques (croissance de l’emploi, inflation), la Fed ne devrait pas décider de réduire ses achats d’actifs avant sa réunion de mars 2014.

A court terme, comme le marché intègre la probabilité de voir la Fed maintenir sa politique accommodante pendant encore quelques mois, il semble que les taux longs resteront orientés à la baisse. La Fed continuant à acheter des obligations adossées à des prêts immobiliers et des bons du Trésor, les investisseurs ont moins d’actifs à taux fixe pour faire leur choix. Ce recul de l’offre est encore plus prononcé à mesure que le déficit public recule. Cela a affecté positivement la demande pour la dette privée.

A l’automne 2012, nous avions changé notre recommandation sur les obligations d’entreprises de surpondérer à neutre, pensant que les spreads de crédit étaient correctement valorisés sur la base des perspectives pour le crédit. En un an, le spread de l’indice Morningstar Corporate Bond a évolué dans une fourchette de +130 à +167 points de base, avec une moyenne de +143 points de base. Au 20 septembre, le spread moyen de notre indice était de +144. Nous continuons de penser que d’un point de vue fondamental de long terme, les spreads sont toujours correctement valorisés.

Au sein de notre univers, nos analystes crédit ont une vue équilibrée sur le risque de crédit, qui devrait être stable ou s’améliorer légèrement, mais le resserrement des spreads devrait être contrebalancé par une hausse du risque idiosyncratique (financement de fusions-acquisitions, activisme actionnarial…). Cependant, à court terme, nous pensons que les spreads de crédit seront sans doute poussé vers la borne basse de la fourchette observée sur l’année écoulée.

Pour aller plus loin

L'intégralité de la note de perspectives sur le marché du crédit est disponible sur Select, le site de la recherche actions et crédit de Morningstar.

 Market Outlook Q4 2013

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A propos de l'auteur

Dave Sekera, CFA  Dave Sekera, CFA, is chief U.S. market strategist for Morningstar.