Tetsuya Hirano, gérant et co-responsable de la recherche et des investissements au sein de la société de gestion SPARX Group (6,7 milliards de dollars d’actifs sous gestion), partage son analyse de l’économie japonaise et des perspectives pour la Bourse nipponne. Il gère les fonds SPARX Japan et SPARX Japan Smaller Companies Fund, où il adopte une approche de type value.
Comment jugez-vous l’action du gouvernement japonais et son impact sur l’activité économique ?
« Après 10 mois à la tête du gouvernement japonais, nous pensons que l’action de Shinzo Abe va dans le bon sens : le marché résidentiel s’améliore ; la consommation privée est en augmentation et la croissance de l’investissement s’est récemment accélérée.
Nous sommes confiants dans la reprise de l’économie japonaise. Pendant la période de déflation, l’économie ne pouvait être solide car les ménages ne consommaient pas et les entreprises n’investissaient pas.
L’unique objectif de l’Abenomics est de mettre un terme à la déflation. A notre avis, cela est bien plus important que les ‘3 flèches’, sa stratégie de croissance, dont tout le monde parle.
Aujourd’hui, 85% des Japonais anticipent une hausse de l’inflation. Il y a 3 ans, ils n’étaient que 30%. L’état d’esprit des Japonais est total différent aujourd’hui, et c’est une bonne chose. »
Comment cela devrait-il se manifester ?
« Les ménages et les entreprises ont accumulé d’importantes quantités de liquidités, et cela pendant une longue période de temps. Si l’inflation repart, leur allocation de capital devrait se modifier et tant les ménages que les entreprises n’auront d’autre choix que de dépenser leur argent et de prendre plus de risque. »
Si la croissance revient, quel serait l’impact sur les résultats des entreprises japonaises ?
« Nous nous attendons à ce que les résultats des entreprises japonaises augmentent de manière significative dans les prochaines années. Les entreprises ont engagé des mesures de réduction des coûts, amenant leur niveau de marge opérationnelle à des niveaux historiquement élevés. Si les ventes augmentent, grâce à l’Abenomics, l’impact sur les résultats sera notable et cela constituera un soutien important pour le marché actions. »
Certains investisseurs s’inquiètent du niveau d’endettement du Japon et du vieillissement démographique du pays. A terme, cela ne risque-t-il pas d’entraîner une remontée sensible des taux ?
« Nous n’anticipons pas de forte remontée des taux d’intérêt, car la Banque du Japon s’est engagée à acheter davantage d’obligations, et cela devrait compenser le flux de titres qui seraient vendus par les banques et les compagnies d’assurance. »