Depuis le creu de 2009, Wall Street a rebondi de 170%, atteignant de nouveaux records historiques et effaçant les déboires de la crise financière de 2008 – alors que l’économie américaine est, elle, toujours convalescente.
Une grande partie de ce rebond est lié aux injections massives de liquidités par la Réserve fédérale américaine, laquelle en est à son troisième « round » d’assouplissement quantitatif (ou « QE »), sous la forme d’achats de bons du Trésor américain et d’actifs adossés à des prêts immobiliers.
Si la décision de la Fed de réduire ses achats d’actifs a été annoncée mais pas encore mise en œuvre elle déjà provoqué un regain de volatilité des grands indices américains, lesquels ne progressent presque plus depuis quelques semaines.
Pour Société Générale, cette perspective ouvre la voie à une stagnation de Wall Street dans les deux à trois prochaines années, l’arrêt effectif du « QE » pourrait provoquer un repli de 15% du S&P 500, en ligne avec les baisses observées lors des précédents épisodes (respectivement -16% lors de la fin de « QE1 » et -17% lors de l’arrêt de « QE2 » - voir graphique).
« Les actions américaines sont un actif très populaire, et la profitabilité des entreprises se situe à un niveau proche de ses plus hauts, tandis qu’au même moment le nombre de sociétés qui déçoivent sur le plan de leurs publications de résultats augmente. En outre, un dollar plus fort et une remontée des rendements obligataires risque de ne pas aider une Bourse qui n’est plus bon marché. Enfin, l’incertitude sur la situation politique américaine est plus élevée que jamais, la gouvernance américaine étant largement perçue comme ne fonctionnant plus correctement, à l’image de l’arrêt du gouvernement », expliquent les stratégistes de la banque dans leur étude.