HSBC peu affecté malgré une pénalité record

Erin Davis de Morningstar maintient la juste valeur de la banque britannique, estimant que celle-ci est bien capitalisée.

Erin Davis 21.10.2013
Facebook Twitter LinkedIn

Jeudi dernier, une cour américaine a décidé que Household International, aujourd'hui détenue par HSBC, devait payer 1,48 milliard de dollars de dommages et 986 millions de dollars d'intérêts à des investisseurs qui avaient engagé une action collective contre la société.

Cette plainte avait été déposée en 2002, peu avant le rachat d'Household, un spécialiste du financement de la consommation, par HSBC. Le plainte affirmait que Household n'avait pas correctement établi la mauvaise qualité de son portefeuille de prêts, ce qui avait artificiellement augmenté son prix.

HSBC a prévu de faire appel, mais même si la banque perd, nous ne pensons pas que le jugement affectera notre estimation de sa juste valeur ou de son avantage concurrentiel, puisque la pénalité de 2,5 milliards de dollars ne représente que 1,4% de sa base de capital.

En outre, nous ne pensons pas que cette décision de justice affecte l'équipe de direction actuelle ou sa stratégie; HSBC a déjà comptabilisé de lourdes pertes sur son investissement dans Household et avait décidé de sortir des prêts "subprime" en 2009.

HSBC affiche par ailleurs de bons progrès sur la conduite de son plan stratégique pour rationaliser ses activités et réduire ses coûts. Nous voyons toutefois deux domaines qui peuvent être des sources de problèmes: la qualité du crédit et la croissance des revenus.

Nous sommes heureux de voir que les provisions pour créances douteuses ont chuté à 3,1 milliards de dollars au premier semestre contre 3,5 milliards de dollars au second semestre 2012 et 4,8 milliards de dollars un an plus tôt, mais nous sommes inquiets de voir de lourdes pertes en Amérique Latine annihiler les progrès réalisés en Amérique du Nord.

La qualité de crédit se détériore en Amérique Latine, en particulier au Brésil, avec le ralentissement de l'économie. Nous avons été rassurés de voir que la plus grande partie de cette détérioration est liée à des changements de modélisation plutôt qu'à une détérioration de l'activité sous-jacente, mais nous resterons attentif à la situation dans la région.

Nous estimons que les pertes pour créances douteuses vont augmenter de nouveau au second semestre. Nous sommes aussi inquiets quant à l'évolution des revenus. La banque investit lourdement en Asie - les actifs ajustés du risque ont augmenté de 19% à Hong-Kong depuis mi-2012 - mais les profits n'ont progressé que de 11% et le produit net bancaire n'a augmenté que de 8%. Nous suivrons ces éléments tout au long du reste de l'année.

La normalisation des marges d'intérêt est un soutien important pour la croissance future du produit net bancaire. Nous anticipons une croissance des actifs de 5,3% par an jusqu'en 2017, et une croissance plus lente que prévu des prêts pourrait nous conduire à revoir à la baisse notre estimation.

HSBC reste l'une des banques les mieux capitalisées. Ses dirigeants ont fait état d'un ratio Bâle 3 de 10,5% et le ratio de fonds propres tangibles est stable à 6,3%, selon notre calcul. En outre, la banque est hautement liquide - le ratio prêts sur dépôts est de 74%, contre 76% un an plus tôt - ce qui lui laisse une marge significative pour financer de nouveaux prêts si la croissance revient.

Le titre est noté 3 étoiles par Morningstar, avec un avantage concurrentiel étroit ("narrow moat") et une juste valeur de 725 pence par action.

Facebook Twitter LinkedIn

Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
HSBC Holdings PLC724,07 GBX-0,05Rating

A propos de l'auteur

Erin Davis  Erin Davis is a senior stock analyst for Morningstar.