Les Bourses ont nettement rebondi en octobre, avec une hausse de 3,9% pour l‘indice MSCI World, et un nouveau mois de surperformance de Wall Street par rapport aux autres places financières. L’indice S&P 500 a pris 4,5% sur le mois, profitant de la sortie temporaire de crise du « shutdown » de l’administration américaine et du report à l’année prochaine du débat sur le plafond de dette.
La facture de cet arrêt du gouvernement ne devrait pas être indolore pour l’économie américaine. Mais la perspective d’un report du « tapering » de la Fed en 2014, plutôt qu’avant la fin de l’année, semble avoir poussé un peu plus les investisseurs vers les actifs risqués.
Le mois d’octobre était aussi marqué par la saison des publications de résultats. Avec 80% du S&P 500 (sur la base de la capitalisation boursière) qui a publié, il ressort dans l’ensemble que les entreprises ont généralement réussi à battre les attentes des analystes. La moins bonne nouvelle est que cette capacité à battre le consensus a beaucoup reposé sur les réductions de coûts que sur la croissance des chiffres d’affaires, ce qui ne semble pas durable sur le long terme.
En Europe, le Stoxx 600 a bondi de 3,8% (tout comme le CAC 40, qui a retrouvé ses niveaux de septembre 2008). Les publications de résultats, dont une partie seulement de la cote a fait part à ce jour, ne livre pas de message très optimiste. Certes, les entreprises qui ont publié ont dans l’ensemble été plus nombreuses à battre le consensus qu’à décevoir. Mais si l’on retraite les données des financières, la situation est en fait inversée.
L’une des raisons de ces déceptions réside dans la volatilité des devises (l’euro ayant progressé de 6% face au dollar sur le 3è trimestre). Corollaire de cette volatilité, on trouve une plus grande proportion de déceptions dans l’univers des sociétés plus fortement exposées aux marchés émergents que dans celles qui ont plus forte exposition aux pays développés.
L’Europe, qui est sortie de récession au deuxième trimestre, est maintenant confrontée à deux défis (en plus de la situation de surendettement de la plupart de ses Etats) : la hausse de l’euro d’une part, et la baisse de l’inflation (0,7% en octobre). Cette dernière résulte notamment d’une baisse des salaires et de la demande interne.
Autre paradoxe, les Bourses émergentes ont elles aussi rebondi de 3,9% (indice MSCI Emerging Markets), marquant l’arrêt du mouvement de vente qui avait plombé ces marchés depuis le mois de mai. Ce rebond s’appuie notamment sur l’absence de détérioration de l’activité économique en Chine (laquelle s’est développée à un rythme annualisé de 9,1% au troisième trimestre).
Au sein du SBF 120, les sources de surperformance sont apparus dans des secteurs très variés avec des bonds de plus 10% pour Areva (+30,1%), Eurazeo (+17,4%), Valeo (+15,9%), Saft Groupe (+14,7%), Imerys (+14,6%), ArcelorMittal (+14,5%) ou Ipsen (+13,7%).
Les plus fortes corrections sont liées à l'annonce d'avertissements sur résultats - cas de Nexans (-17,8%), Soitec (-17,3%), Ubisoft (-17,1%), STMicroelectronics (-16,4%) ou Technip (-11,1%) - ou de craintes d'augmentations de capital très dilutives - cas de Peugeot (-20,1%).