Crédit : les obligations souffrent au détriment des actions

Des indicateurs plus solides que prévu ont conduit les investisseurs à revoir leur position sur le « tapering » de la Fed.

Dave Sekera, CFA 12.11.2013
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La semaine écoulée a été marquée par des indicateurs économiques mitigés. L’indice Morningstar Corporate Bond s’est plutôt bien tenu, terminant la semaine à +137 ; toutefois, les taux d’intérêt de long terme ont augmenté. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a pris 13 points de base à 2,75%.

Sur la semaine, la hausse des taux d’intérêt a pesé sur l’indice, qui a reculé de 0,74%. Des indicateurs plus solides que prévu ont conduit les investisseurs à revoir la manière dont la Fed va réduire ses achats d’actifs. Nous doutons toujours d’une possible annonce lors de la réunion de décembre. Après avoir souffert de la rechute des marchés en mai dernier, les investisseurs se montrent de nouveau hésitants à investir sur des maturités longues dans l’univers obligataire.

Si les marchés actions ont bien rebondi depuis, les spreads de crédit souffrent. Depuis le mois d’août, l’indice S&P 500 a pris 5%, tandis que les spreads dans notre univers de couverture se sont resserrés de 5 points de base. Depuis le 15 mai, lorsque notre indice a vu son spread se réduire à un plus bas de +129, l’indice S&P 500 a gagné 6,7%.

Le rapport sur l’emploi publié vendredi dernier a écrasé les attentes de Wall Street, avec 204.000 créations d’emplois contre 120.000 estimées. A cela s’est ajoutée une révision en hausse des estimations de croissance de l’emploi pour août et septembre. La publication d’un PIB en croissance de 2,8% pour le troisième trimestre a également été bien au-desssus des attentes du marché (2%). Mais notre économiste, Robert Johnson, invite à une certaine prudence au regard de la composition de la croissance.

Une part importante des 2,8% vient de l’augmentation des stocks, au moment où la consommation des ménages et l’investissement des entreprises se sont détériorés. L’accumulation de stocks, qui est un facteur positif en apparence, reflète en réalité d’une plus grande prudence des agents économiques.

Cette évolution est toutefois normal au regard du positionnement dans le cycle économique. Mais si les consommateurs ne dépensent pas plus, cela pourrait se traduire par une compression des ventes et des marges dans le secteur de la distribution d’ici la fin de l’année. Du fait d’une période d’activité plus courte et d’une baisse du sentiment des consommateurs, R.J. Hottovy, directeur de la recherche sur les biens de consommation chez Morningstar, a prédit que les ventes de fin d’année seront sans doute plus faibles que l’année dernière.

Pendant que les derniers indicateurs pointent en apparence vers une reprise de l’économie américaine plus dynamique que prévu, la situation de l’Europe est toujours délicate. Dans une décision surprise, la BCE a décidé de réduire de 25 points de base son taux directeur pour soutenir l’activité et réagir aux craintes de déflation.

En outre, S&P a dégradé la note de la France une nouvelle fois à AA, s’inquiétant du rythme insuffisant des réformes structurelles et de la capacité du pays à réduire son endettement. La Commission européenne a réduit son estimation de croissance pour 2014 à 1,1% pour la zone euro. C’est la deuxième révision en baisse cette année. En mai, l’institution avait révisé sa prévision de 1,4% à 1,2%. La Commission a également relevé son anticipation du taux de chômage à 12,1% contre 12,1% précédemment.

 

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A propos de l'auteur

Dave Sekera, CFA  Dave Sekera, CFA, is chief U.S. market strategist for Morningstar.