Société Générale accroît l’exposition au risque actions

Les stratégistes de  la banque réduisent l’allocation du cash pour augmenter le risque des portefeuilles, dans un environnement de politiques monétaires accommodantes.

Jocelyn Jovène 03.12.2013
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Les stratégistes de la Société Générale ont porté de 42% à 55% le poids des actions dans leur allocation modèle, la pondération des actions américaines étant portée de 7% à 20%, au motif qu’il est inopportun d’aller à l’encontre de l’action de la Fed (décalage significatif du durcissement de la politique monétaire et raffermissement du cycle économique américain).

« Nous anticipons une certaine exubérance (l’objectif du S&P 500 a été relevé de 8% pour 2014), fondée sur une expansion des multiples qui sera alimentée par les injections de liquidités », écrivent-ils dans une note datée du 3 décembre.

La banque recommande de ne pas s’exposer aux marchés émergents (« ne pas attraper un couteau qui tombe »), et de profiter de politiques monétaires très accommodantes au Japon et dans la zone euro. Dans l’ensemble, la banque estime que les actions et obligations de cette région devraient surperformer ceux du marché américain.

Compte tenu de perspectives de croissance plus mitigées dans les marchés émergents, l’exposition aux matières premières devrait être limitée.

Pour jouer ces différentes vues, SocGen préconise un certain nombre de stratégies :

  • Jouer la pentification de la courbe 2-10 ans américain ;
  • Parier sur la sortie du QE au Royaume-Uni, avant la Fed, en achetant de la livre sterling face au dollar ;
  • Continuer d’être vendeur à découvert d’or ;
  • Privilégier les actions françaises, espagnoles et italiennes au détriment des actions allemandes ;
  • Jouer le secteur du pétrole et du gaz européen, considérant que le secteur, malgré un rebond depuis l’été 2013, reste encore sous-évalué dans un environnement où le baril de pétrole se maintient à 110$ ;
  • Parier sur la poursuite de la baisse des devises émergentes (notamment le Rand sud-africain, le real brésilien, la lire turque) à l’exception de la couronne tchèque et du forint hongrois ;
  • Dans l’univers du crédit, privilégier les obligations financières senior, qui profiteront de l’avancée vers l’union bancaire, de l’assainissement des bilans bancaire et de la probabilité d’un nouvel épisode de LTRO.

 

La banque voit le Stoxx 600 atteindre 370 points fin 2014 et anticipe un CAC 40 à 5.100 points à cet horizon, soit des hausses de respectivement 13,8% et 18,5%.

Elle estime que le 10 ans américain devrait se situer à 3,75% fin 2014, tandis que le taux directeur de la Fed restera à 0,25% jusqu’en 2015, avant de remonter vers 0,75% en 2016.

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.