2014 sera un « prolongement du cycle bizarre, un apprentissage du ‘new normal’ » pour les marchés financiers, ont estimé mercredi les responsables d’Amundi Asset Management. L’expansion du bilan des banques centrales se poursuivra en 2014, ce qui favorisera les actifs risqués.
Mais derrière cette situation paradoxale et difficile à lire pour les investisseurs, se profilent des transformations structurelles lourdes de sens, explique Pascal Blanqué, directeur des investissements du gestionnaire.
« L’ADN des banques centrales évolue : ces dernières ont aujourd’hui comme objectif le pilotage du prix des actifs plutôt que la seule lutte contre l’inflation et/ou pour la création d’emplois », a-t-il affirmé. Dans un monde où les pressions déflationnistes sur le prix des biens et services sont toujours fortes, le pilotage du prix des actifs est indispensable pour soutenir l’activité.
Tout ceci s’opère à travers un apprentissage réciproque entre marchés financiers et banques centrales, sans que l’on sache qui des deux oriente l’action de l’autre.
Réitérant des propos déjà tenus en octobre, Pascal Blanqué estime qu’il est toujours inopportun de parier sur une normalisation des politiques monétaires et que les investisseurs devraient faire attention à ne pas trop s’exposer à des classes d’actifs au motif du seul rendement qu’elles apportent, car ces classes d’actifs pourraient bien se transformer en « fake alpha » (« faux alpha »), pénalisant les portefeuilles.
Dans ce contexte, les investisseurs doivent privilégier une approche en valeur relative et s’orienter vers davantage de « stock picking ». Ils doivent également procéder à un rééquilibrage des portefeuilles globaux, en recherchant une plus grande neutralité (notamment à l’égard des actifs libellés en dollars) et en s’orientant vers les actifs européens, qui sont, pour Amundi, la « belle endormie qui est en train de se réveiller. »
Au sein des marchés émergents, Amundi adopte une posture de prudence, estimant qu’il est important de bien faire la distinction entre les pays dont les fondamentaux sont relativement solides, de ceux qui sont de réels problèmes de balance courante et de vulnérabilité de leur croissance (Turquie, Afrique du Sud, Brésil, Inde, Indonésie).