Les actions européennes restent une classe d’actif particulièrement attrayante pour les portefeuilles des investisseurs, ont estimé jeudi les responsables de Rothschild & Cie Gestion.
La société de gestion, qui gère 22 milliards d’euros, estime que l’environnement économique sera marqué par une croissance modérée (3,5% environ dans le monde en 2014), laquelle constitue un environnement idéal pour les actions.
Mais ce n’est pas le seul argument en faveur de la classe d’actifs. « Les actions européennes se traitent sur un P/E de 13,5x, alors que les bénéfices des entreprises européennes se situent 35% environ en-dessous de leur niveau de 2007 », observent Didier Bouvignies et Philippe Chaumel, associés-gérants et co-responsables de la gestion. Les primes de risque devraient en outre continuer de se réduire, ce qui permettra à la classe d'actifs de supporter un nouveau mouvement de remontée des taux.
Source: Rothschild & Cie Gestion
Pendant les années de récession puis de croissance molle, ces mêmes entreprises se sont adaptées à « vivre en pénurie de croissance », de telle sorte qu’une reprise, même modérée, de l’activité, aura un impact favorable sur les croissances bénéficiaires (le consensus se situant à +12% l’an prochain).
Au sein des actions, des pans entiers de la cote, plutôt du côté des titres « value », offrent en outre un potentiel de rattrapage important après 5 ans de sous-performance par rapport aux titres « growth », ajoutent les gérants de Rothschild & Cie. Au sein de cette thématique, les gérants jouent des histoires de retournement d'entreprises (Alcatel-Lucent, STMicroelectronics, Peugeot).
D’autres leviers de surperformance des actions pourraient également venir de la réorientation des flux de fonds des obligations vers les actions, d’un appétit pour le risque croissant de la part des investisseurs européens (après les anglo-saxons qui ont déjà investi 90 milliards d’euros sur la classe d’actifs européenne au cours des douze derniers mois), ainsi que du regain d’activité sur le front des fusions-acquisitions et des rachats d’actions.
Or l’environnement de croissance économique se fait plus équilibré, avec notamment le rééquilibrage des balances courantes entre les différentes régions du monde.
Source: Rothschild & Cie Gestion
Si la tendance restera favorable aux actions en 2014, les gérants se montrent beaucoup plus prudents dans l’univers des obligations, en sous-pondérant les obligations « core » et ne privilégiant de manière sélective les obligations d’Etat et privées des pays périphériques.
Dans un environnement de taux historiquement bas, les investisseurs sont poussés à prendre du risque pour obtenir de la performance. Les obligations souveraines dites « core » (Bund, bons du Trésor) sont en situation de surévaluation et pourraient être affectées par un retrait des liquidités, qui entraînerait une chute du prix des actifs.
Mais jusqu’ici, observent Didier Bouvignies et Philippe Chaumel, les marchés ont plutôt bien supporté l’éclatement des dernières bulles, sur la dette émergente notamment.