Alors que la nervosité sur les marchés était palpable ces derniers jours, l’officialisation du « tapering » de la Fed mercredi soir a été saluée par Wall Street. L’indice S&P 500 a terminé la séance de mercredi sur une hausse de 1,7% à 1.810 points. L’indice Nikkei a clôturé ce jeudi sur un gain de 1,7% à 15.859 points.
L’explication tient essentiellement au caractère modéré du « tapering ». « Ce que la Fed a enlevé à travers le tapering, elle l’a redonné à travers sa ‘forward guidance’ », note Aneta Markowska, économiste à la Société Générale. L’indication que la remontée des taux n’interviendra que bien après que le taux de chômage a atteint le seuil des 6,5% constitue en effet un signal très accommodant.
Citi confirme ce point. Pour la banque, la réduction des achats d’actifs est limitée, le taux de chômage se réduit et surtout le niveau de déclenchement d’une remontée des taux restera conditionné à l’évolution de l’inflation. Surtout, la Fed a repoussé les anticipations d’une remontée des taux à un horizon très lointain.
Pour Exane BNP Paribas, les commentaires de la Fed signifient que « le taux de chômage devra passer sous les 6%, ce qui ne devrait pas arriver avant la fin de 2015. »
Scott Minerd, de Guggenheim Partners, en conclut : « La création de liquidités par la Fed et l’amélioration de la profitabilité des entreprises, stimulés par la reprise de l’économie, devraient continuer de pousser à la hausse les prix des actifs, en particulier les actions. Les investisseurs de long-terme devraient toutefois se rappeler que la marge de sûreté des actions américaines se réduit, et que si les rendements à court terme pourraient être solides, il y a sans doute mieux à faire sur les Bourses européennes et émergentes. »