La Fed a donc mis un terme à la spéculation sur le « tapering » mercredi dernier. La Bourse a salué la nouvelle, y compris la promesse de taux d’intérêt bas pendant une période encore plus longue que prévu.
Les nouvelles économiques étaient plus mitigées. La production industrielle était de bonne tenue. L’inflation était inexistante en novembre, surprenant jusqu’aux responsables de la banque centrale américaine. Les mises en chantier ont été étonnamment et artificiellement solides, alors que les permis, un indicateur avancé, reculaient. Les ventes de logements existants ont continué de faiblir, ce qui pourrait impacter la croissance plus fortement que prévu. Les inscriptions au chômage étaient à un niveau élevé pour la deuxième semaine d’affilée.
Toutefois, la semaine s’est terminée sur une note positive avec la révision en hausse du PIB américain du troisième trimestre et des chiffres de croissance de la consommation. Malgré tout cela, notre estimation de croissance de 2%-2,5% en 2014 est maintenue.
La Fed en action
La nouvelle la plus importante de la semaine est sans aucun doute la décision de la Fed de réduire de 10 milliards de dollars ses achats d’actifs tous les mois, de 85 à 75 milliards de dollars. Cela reste un montant considérable, mais il pourrait être de nouveau réduit par pas de 10 milliards dans les mois à venir. La Fed s’est également engagée à maintenir ses taux durablement bas, bien après que le taux de chômage sera repassé sous les 6,5%, un élément qui a largement expliqué le rebond des marchés.
Au regard des pressions fiscales et d’une croissance peu dynamique, l’action de la Fed était utile et nécessaire. L’économie commençant à donner des signes d’amélioration et les tensions budgétaires étant moins prégnantes, il était temps de réduire l’utilisation des mesures non conventionnelles. Du fait des mouvements de mai dernier, les marchés avaient anticipé le « tapering » en faisant monter les taux d’intérêt. Cela devrait donc réduire l’impact sur les taux de la décision effective de réduire les achats d’actifs, même si les taux continueront de monter.
Le chiffre de croissance révisé à 4,1%
Le chiffre du PIB du troisième trimestre a été revu à la hausse de 2,8% en première estimation à 3,6% en deuxième estimation puis à 4,1% vendredi dernier. Nous n’avons pas vu de tel mouvement de révision depuis un certain temps.
A la différence de la deuxième révision, cette dernière révision était de bien meilleure qualité, une grande partie provenant de la consommation en général, et des dépenses de santé et d’essence en particulier. La deuxième révision reposait surtout sur les mouvements de stocks. Les stocks ont compté pour environ 40% de la croissance du PIB. Mais, la consommation au cours du troisième trimestre est maintenant supérieure à ce qu’elle était au deuxième, alors que les revenus du consommateur ont peu évolué. Cela explique en partie la déconnexion entre l’amélioration du revenu du consommateur et les chiffres de consommation décevant qui avaient été initialement publiés.
Cela étant, le relèvement des dépenses de santé reste un mystère. Il y a de bonnes chances pour que cela ne soit que passager et que l’effet très positif du troisième trimestre sera sans doute revu à la baisse au quatrième. Des dépenses de santé en augmentation ne sont pas non plus d’une grande aide pour l’économie dans son ensemble. Cela étant, cela a donné un beau chiffre de croissance dont on peut difficilement se plaindre.
Pour aller plus ploin
L’intégralité du commentaire de Bob Johnson est à lire sur Morningstar.com.