Alcatel-Lucent, Carrefour, Vivendi : trois acteurs historiques de la cote, qui cherchent un nouveau statut boursier par le biais d’une transformation de leur modèle économique. Ils ont comme point commun d’avoir récemment changé de dirigeant et ont fait l’objet d’une attention particulière de la part de la Bourse.
Mais ces trois histoires ont des caractéristiques bien particulières.
Alcatel-Lucent
Alcatel-Lucent, coutumier du fait, a vu son cours de Bourse s’envoler de 244% en 2013 avec la nomination de Michel Combes à sa direction, et l’annonce par ce dernier d’un lourd programme de restructuration.
Le groupe joue sa survie en cherchant à retrouver à la fois croissance de son activité dans le marché très concurrentiel des équipements de télécommunications, ainsi que des niveaux de marge plus réguliers.
Alcatel-Lucent n’est pas suivi par les analystes de Morningstar. Toutefois, la recherche quantitative estime que le titre est nettement surévalué.
Carrefour
Carrefour doit réinventer son modèle d’hypermarchés et regagner des parts de marché de manière rentable dans ses quatre grands marchés d’Europe (France, Espagne, Italie, Belgique).
L’avis des analystes de Morningstar :
Carrefour a récemment engagé une revue de sa politique de prix pour redevenir leader du marché en termes d’image-prix. A notre avis, cet élément est clef pour permettre au deuxième distributeur mondial de maintenir son avantage concurrentiel. A cela s’ajoute la décision du nouveau PDG, George Plassat, de réduire les coûts et de mieux allouer le capital. Les investisseurs qui souhaitent s’exposer à cette histoire de restructuration, dans un environnement d’austérité budgétaire en Europe, devraient demander une grande marge de sûreté et se fixer un horizon de temps très long.
Carrefour est noté 3 étoiles avec une juste valeur de 26 euros et un avantage concurrentiel étroit (« narrow moat »). L'action a bondi de 48% cette année.
Vivendi
Vivendi, sous l’impulsion de l’investisseur activiste Vincent Bolloré, est en pleine refonte de son périmètre d’activité, avec un recentrage sur les médias et la sortie progressive des activités télécoms.
L’avis des analystes de Morningstar :
Vivendi a fait d’importants progrès dans la simplification de sa structure. Avec les changements déjà annoncés, nous avons mis à jour notre analyse par somme des parties pour tenir compte de la vente d’une participation majoritaire dans ActivisionBlizzard, l’accord définitif de cession de Maroc Telecom, le rachat des 20% dans Canal+ et la préparation de la scission de SFR.
Avec ces changements, notre estimation brute par somme des parties décroit un peu, mais nous anticipons une réduction de la décote de holding, ce qui donne une valorisation légèrement supérieure à 20 euros par action, soit un niveau proche de notre précédente estimation.
Vivendi est noté 3 étoiles avec une juste valeur de 22 euros et un avantage concurrentiel étroit (« narrow moat »). Le titre ne s'est apprécié que de 12% depuis le 1er janvier 2013.