Le mois de décembre aura été un peu à l'image de l’année 2013 : bonne performance globale des actions (en dehors des marchés émergents), pentification de la courbe des taux, contre-performance des matières premières et de l’or, hausse de l’euro face à de nombreuses devises, et chute de la volatilité (tableau).
Source: Morningstar.
Le mois a été marqué par l’officialisation du « tapering ». Pré-annoncé en mai 2013, reporté en septembre, il a finalement été décidé par la Fed lors de la dernière réunion de son comité de politique monétaire de l’année. Et la réaction du marché a été dans l’ensemble plutôt positive, y compris, aussi bizarre cela soit-il, pour l’euro (+1,5% face au dollar sur le mois).
En 2013, l’écart de performance entre actions et obligations s’est nettement amplifié, alors qu'en 2012, la plupart des classes d'actifs avaient tiré leur épingle du jeu. Les marchés ont fait preuve d’une incroyable résilience face à la montée de certains risques – élections italiennes, crise chypriote, ralentissement de la croissance économique chinoise.
Il aura suffi que l’Europe sorte de la récession – et bien qu’il reste énormément à faire pour assoir la plupart des pays de la zone euro sur une trajectoire de croissance plus solide et pour les sortir d’un endettement toujours excessif –que les Etats-Unis retrouvent leur rôle de locomotive de l’économie mondiale et que le Japon soit porté par « l’Abenomics » pour que les investisseurs s’intéressent un peu plus aux actions de ces trois zones.
Au final, le Nikkei enregistre sa plus forte hausse depuis 1972 (+57% en devise locale), profitant d’une chute du yen et des injections massives de liquidités de la Banque du Japon, avec l’espoir d’un retour de l’inflation après des années de déflation et de croissance économique atone.
A Wall Street, le S&P 500 a bondi de 29%, porté l’action de la Fed qui a maintenu tout au long de l’année une attitude particulièrement accommodante – posture qui perdurera en 2014 malgré la réduction des achats d’actifs décidée en décembre. L’amélioration de la conjoncture – avec des statistiques du PIB particulièrement solides au troisième trimestre et des indicateurs avancés bien orientés – et des marges à des niveaux record ont également contribué à la performance de Wall Street.
Les principaux perdants de 2013 auront été l’or, et les marchés émergents. Ces derniers ont pâti de la sortie de capitaux et de l’effondrement des devises locales. L’annonce du « tapering » a mis au jour un certain nombre de déséquilibres macro-économiques sérieux dans un certain nombre de pays et de profits des entreprises qui ont du mal à redécoller malgré le redressement progressif de la croissance économique mondiale.