La taille n’est pas une garantie de réussite en Bourse. C’est l’un des enseignements d’une étude publiée récemment par Citi sur les « mégacaps », ces sociétés cotées dont la capitalisation boursière dépasse les 50 milliards de dollars (selon la méthodologie Morningstar, cette barrière se situe à 65 milliards de dollars aux Etats-Unis et 40,5 milliards en Europe – ces niveaux évoluent dans le temps).
« Privilégier les mégacaps a constitué une mauvaise décision pour les gérants de portefeuilles globaux », affirme Citi. Un indice composé des 50 plus grosses capitalisations boursières affiche un gain de 31% depuis 2003. A l’opposé, détenir un portefeuille composé de toutes les autres sociétés composant l’indice MSCI ACWI produit un rendement de 129% sur la même période.
Cette contre-performance sur une si longue période a plusieurs explications. La première d’entre elles, selon Citi, est la valorisation excessive de ces valeurs durant la bulle TMT à la fin des années 1990 – le segment se traitait sur un multiple de 45x le résultat contre 30x pour le reste du marché.
Le segment est biaisé géographiquement – les valeurs américaines sont surpondérées tandis que celles des pays émergents sont sous-pondérées – ce qui a été plutôt favorable à la catégorie ces dernières années.
La décote des mégacaps par rapport au reste du marché a d’autres explications, estiment les stratégistes de Citi. Tout d’abord, les flux de fonds, qui avaient favorisé la catégorie dans les années 1990, ont été moins porteurs. Ensuite, le marché des fusions-acquisitions a été moins dynamique sur la période récente – « une situation favorable aux dirigeants mais beaucoup moins aux investisseurs », écrit la banque.
En résumé, en l’absence de marché baissier, les mégacaps n’ont pas beaucoup d’arguments à faire valoir auprès des investisseurs.
« En imposant une décote aux mégacaps par rapport au reste du marché, les investisseurs envoient un signal clair aux dirigeants de ces groupes – si vous voulez des multiples plus riches, vous devez vous démanteler, scinder des actifs et rendre de l’argent à vos actionnaires », conclut Citi.
Un message que semblent avoir entendu certains dirigeants à l’instar de Nestlé qui a indiqué récemment au marché son intention de mieux allouer son capital et a annoncé la cession d’actifs jugés non stratégiques.
Pour compléter cette analyse de Citi, voici une liste des « mégacaps » européennes au sein de l’indice Stoxx 600, leurs ratio de valorisation ainsi que quelques indicateurs fondamentaux.