L’une des grandes questions que se posent les investisseurs en Europe est de savoir si les résultats des entreprises seront en mesure de progresser plus significativement en 2014, après 3 années consécutives de révisions en baisse des estimations de résultats.
Le consensus table sur une progression des résultats autour de 15% en 2014, qui est d'autant plus importante qu'elle es considérée comme le principal moteur de la hausse des Bourses cette année.
Une telle amélioration qui pourrait se justifier à la fois par le retour d’une croissance organique modeste et par le travail engagé par les entreprises pour réduire leurs coûts – ce que les professionnels appellent l’« effet de levier opérationnel » (une croissance de x% du chiffre d’affaires se traduit par une hausse bien plus rapide du résultat opérationnel).
Dans une note datée du 13 janvier, les stratégistes de JPMorgan abondent, même s’ils adoptent une posture un peu plus prudente que le consensus : « le niveau actuel des indicateurs PMI de la zone euro est cohérent avec une progression de 10% des résultats », notent-ils.
Mais dans un tel contexte, tous les secteurs ne sont pas égaux. La situation varie même d’une entreprise à l’autre. Pour tirer les choses au clair, JPMorgan a analysé quel était le degré de corrélation entre l’évolution des profits des entreprises d’un secteur donné avec l’amélioration des PMIs. Le tableau suivant récapitule ces informations.
En tête des secteurs les plus sensibles au cycle figurent l’automobile – avec la perspective d’une reprise du marché européen – les banques – qui devraient profiter d’une reconstitution de leurs marges nettes d’intérêt et des efforts de contrôle des coûts – ou les valeurs minières ou de la chimie.
Si ces indications sont plutôt encourageantes, un certain nombre d’éléments doivent inciter à la prudence. En particulier, l’évolution encore volatile des devises des pays émergents pourrait peser sur les résultats des entreprises.
Ensuite, de nombreuses incertitudes macro-économiques peuvent ressurgir à tout moment et obliger investisseurs et analystes à tempérer leur optimisme pour 2014 : la reprise en zone euro reste fragile, même si elle se confirme mois après mois ; les débats sur la dette aux Etats-Unis et en Europe sont toujours d’actualité ; la situation des marchés émergents, y compris de la Chine, doit être surveillée de près.
Enfin, l’analyse titre à titre reste importante, car certaines sociétés, après de beaux rallyes boursiers en 2013, peuvent parfois atteindre des niveaux de valorisation tendus (cas de la chimie par exemple).
Les investisseurs se montrent plus confiants quant au potentiel des actions européennes, en grande partie dans l’espoir d’un rebond net des résultats. Si celui-ci tardait à se manifester rapidement, l’humeur du marché pourrait changer rapidement.