Après une année 2013 en demi-teinte, le secteur des biens de consommation dits « défensifs » (alimentation, boissons, produits de beauté, tabac, luxe) a toujours sa place dans les portefeuilles, selon certains investisseurs.
Au centre de ce relatif optimisme se trouve l’amélioration de la conjoncture en Europe qui, si elle se confirme, pourrait booster la croissance des résultats des entreprises.
« Pour 2014, les entreprises ont des attentes faibles concernant l’Europe, ce qui pourrait laisser la place à une bonne surprise si l’environnement le permet. », note Pierre Lamelin, analyste-gérant chez Comgest.
Ce professionnel reste toutefois prudent, notamment du fait d’un possible regain de volatilité sur les devises émergentes. « Dans ces pays, ce sera la grande inconnue.»
Retour de cash et M&A
L’autre source d’intérêt pour le secteur pourrait venir d’un regain des opérations de fusions-acquisitions, qui semblent redémarrer progressivement. « Les bilans des entreprises sont sains, les taux restent encore bas. La croissance externe est un bon moyen d’améliorer le profil de croissance de ces groupes », note Pierre Lamelin.
Certains groupes, de par leur taille, sont aussi sous pression pour mieux allouer leur capital. Le cas le plus emblématique dans le secteur reste Nestlé, qui, pour montrer son écoute du marché, a annoncé fin 2013 la cession des 10% détenus dans Givaudan.
Mais l’autre grande question concernant le groupe alimentaire suisse, c’est le devenir de sa participation de 30% au capital de L’Oréal, que ce dernier se dit prêt à racheter « si l’occasion se présente. » Une opération qui serait relutive, donc favorable, pour les actionnaires du groupe de cosmétiques.
Etre plus sélectif
Toutefois, après 5 années de surperformance, la valorisation du secteur a sensiblement augmenté, ce qui rend plus difficile la sélection de titres.
« Il y a toujours de l’intérêt à être exposé au secteur, car un certain nombre de valeurs affichent des multiples de valorisation en ligne avec leur moyenne historique. C’est le cas de valeurs comme Heineken, Unilever, L’Oréal ou LVMH », estime Stanislas Coquebert de Neuville, gérant de portefeuilles chez Lazard Frères Gestion.
Même son de cloche chez AXA Investment Managers : « le secteur a subi le ralentissement d’un certain nombre de marchés. Les valorisations restent tendues. Mais certaines valeurs restent intéressantes », abonde Marie Chaperon, analyste chez le gestionnaire d’actifs.
« De par leur exposition à des thèmes structurellement porteurs de croissance, cela leur confère de la visibilité sur la croissance de leur activité et de leurs résultats. A cela s’ajoute leur capacité à utiliser des bilans très sains pour saisir de opportunités de croissance externe ou retourner du ‘cash’ aux actionnaires. »