Sébastien Lagarde, gérant du fonds AXA Framlington Europe Microcaps revient sur l'intérêt de la classe d'actifs et sur son processus d'investissement.
Pouvez-vous expliquer le process d’investissement du fonds ?
Notre univers est composé des valeurs européennes de moins de 400 millions d’euros de capitalisation boursière, soit environ 3.000 valeurs. Une fois retraité du critère de liquidité (nous ne regardons que les valeurs ayant plus de 75.000 euros de flux quotidiens), il est ramené à 1.000 valeurs.
Sur cet univers, nous retenons 160-200 sont retenues pour construire un portefeuille plutôt equipondéré (soit 0,6% par ligne en moyenne), avec relativement peu de paris sectoriels et géopgraphiques. En fonction de l’évolution des titres, les pondérations évoluent au fil du temps, même si pour environ deux tiers du fonds, la durée de détention est généralement d’au moins 2-3 ans.
Notre filtre sur la liquidité des titres fait que la plupart des sociétés du portefeuille sont suivies par au-moins un broker spécialisé. Nous nous appuyons aussi sur les 60 analystes-gérants de AXA Framlington, qu’ils soient spécialisés sur un secteur, un pays ou sur les petites valeurs.
L’univers des microcaps est essentiellement composé de « start-ups », d’entreprises qui lancent de nouveaux produits, matériaux, concepts ou services. Notre approche est plutôt de style « GARP » (« Growth At a Reasonable Price »), c’est-à-dire que nous recherchons des valeurs de croissance raisonnablement valorisées.
Peut-on avoir une gestion de conviction avec 170 lignes en portefeuille ?
Notre indice de référence, le MSCI Europe Microcap, comporte 1.348 valeurs, soit un poids moyen inférieur à 0,1%. Dès qu’un titre rentre dans notre fonds, son poids est de 0,5 à 0,6%. C’est donc un pari, mais un pari limité.
A cela s’ajoute le fait que la classe d’actifs microcaps présente la particularité d’une très faible corrélation entre valeurs. On peut donc construire un portefeuille peu volatil et le suivi d’un grand nombre de valeurs est possible car généralement le « newsflow » est limité, le turnover est faible et l’univers est suivi par une équipe étoffée.
Comment le fonds s’est-il comporté pendant les phases de stress sur les marchés ?
Le fonds n’a jamais connu de problème de liquidité, y compris lorsque les investisseurs retiraient leur argent dans les phases de volatilité. Et cela s’est fait sans déformer la structure du portefeuille. S’il y a eu quelques années de sous-performance (2008, 2009, 2011), le fonds a réussi à surperformer le reste du temps avec une volatilité inférieure aux indices de petites et de grandes valeurs européennes.
Qu’apporte ce type de stratégie à un investisseur ?
Notre fonds répond surtout aux besoins d’allocataires ou de fonds de fonds qui veulent diversifier leur poche actions européennes. Compte tenu d’un profil de rendement ajusté du risque différent, notre stratégie fait sens dans une approche core-satellite.
L’avantage du fonds est qu’il offre une exposition large à l’Europe, y compris au Royaume-Uni qui est un marché difficile d’accès – marché que nous connaissons bien avec l’expertise de Framlington.