Depuis le début de l’année, les Bourses mondiales - contrairement aux anticipations de la plupart des brokers et sociétés de gestion - ont été prises par surprise par les turbulences qui affectent un certain nombre de marchés émergents - les fameux « fragile five » (qui font écho, 4 ans plus tôt aux « PIGS »).
Résultat des courses : les investisseurs ont retiré d’importantes sommes d’argent des marchés actions, conduisant les stratégistes de Bank of America Merrill Lynch (pourtant défenseurs de la « grande rotation » des obligations vers les actions) à parler de « premiers signes de panique » dans une note publiée vendredi.
La banque note plusieurs éléments intéressantes :
- les plus importantes sorties des ETF investis en actions depuis juillet 2012 ;
- si les ETF subissent une forte décollecte, les fonds investis en actions ont continué de collecter ;
- les actifs émergents - actions et dette - connaissent leurs plus fortes décollectes depuis août 2011 et juin 2013 respectivement ; ces sorties de capitaux seraient d’une « ampleur comparable à l’annonce du « tapering » (mai 2013), du plafond de dette (août 2011) ou de Lehman (septembre 2008).
Les flux sortant sur les émergents seraient tels que pour la banque, la classe d’actifs pourrait bientôt présenter une opportunité d’y investir. Merrill Lynch note par ailleurs, selon le blog zerohedge, que la baisse des rendements observés depuis le début de l'année (-6,6%) pourrait amplifier les sorties de capitaux.
Depuis quelques mois, la banque, à travers ses enquêtes auprès des investisseurs, note un sentiment de désintérêt généralisé, ce qui peut constituer un signal « contrariant » d’acheter cette classe d’actifs.
Plusieurs gérants confirment le caractère peu cher des actions émergentes, avec des exemples comme la Chine, mais estiment que le « tapering » risque de continuer à faire pression sur les flux, et qu’il est donc nécessaire de ne pas se précipiter.