Lorsque la conjoncture devient plus incertaine et que les espoirs d’une accélération de la reprise de l’économie mondiale s’amenuisent, les investisseurs ont tendance à privilégier la thématique de la croissance.
Du côté des entreprises au contraire, un tel environnement pousse à faire attention aux dépenses et à renforcer le bilan – avec comme corollaire une amélioration des free cash-flows et une maîtrise des investissements.
Après des années de disette et de prudence, ces derniers pourraient toutefois repartir de l’avant si la croissance économique se confirme. Selon les stratégistes de Morgan Stanley, plusieurs éléments pointent en ce sens :
- le taux d’investissement des entreprises de l’indice MSCI Europe est à un plus bas de 30 ans ;
- un redémarrage du crédit aux entreprises favoriserait une reprise plus soutenue de l’investissement ;
- le cycle de formation de capital en Europe est en retard sur celui des Etats-Unis ;
- le sentiment des dirigeants d’entreprises s’améliore ;
- l’utilisation des capacités installées commence à se redresser, ce qui est de bon augure pour l’investissement.
Pour les stratégistes de la banque, si les investisseurs ont eu tendance à sanctionner les entreprises qui augmentent de manière trop significatives leurs investissements (cas de l’énergie ou des produits de base), ils montrent que les entreprises qui investissent plus et voient leur rentabilité du capital s’améliorer surperforment.
Toute décision d’investissement – qu’il s’agisse du renforcement des capacités existantes de production, de projets de croissance organique ou d’acquisitions – n’est généralement justifiée au plan financier que parce qu’elle améliore la rentabilité de l’entreprise et qu’elle couvre le coût des ressources engagées.
Dans l’univers des sociétés cotées en Europe, Morgan Stanley s’intéresse notamment aux sociétés dont l’activité est plus fortement exposée aux dépenses d’investissement des entreprises. C’est le cas de secteurs comme les matériaux de construction, l’énergie, l’immobilier, les logiciels, la technologie, les biens d’équipement.
Parmi la liste des valeurs répondant aux critères de la banque, on trouve des titres comme BASF, Ericsson, Reed Elsevier, Rexel, SAP, SCA, United Internet ou Wolseley.