La cinquième édition des Prix Morningstar des Gérants Européens de l’Année approche. Les lauréats seront en effet révélés lors d'un gala, le premier jour de la Conférence Européenne de Morningstar à Amsterdam le 27 mars.
Nous délivrons seulement trois de ces prestigieux prix qualitatifs, chaque année, en Europe : le prix du Gérant Actions Européennes de l'année; le prix du Gérant Actions Internationales de l’Année, et enfin le prix du Gérant Obligataire de l’Année. Les gagnants de ces prix sont choisis et nommés les plus de 30 analystes qui composent l’équipe d’analyse qualitative de Morningstar à travers l'Europe. Seuls les gérants qui ont été distingués par une médaille (Note des Analystes Morningstar Gold, Silver ou Bronze) sont éligibles à une nomination. La Note des Analystes Morningstar est attribuée suite à une évaluation rigoureuse grâce à une méthodologie établie sur la base de cinq piliers. Les analystes évaluent la qualité des équipes de gestion, la solidité du processus d’investissement, la qualité de la société mère - y compris la façon dont elle traite les investisseurs dans ses fonds – les performances et les frais.
Les gérants nominés doivent avoir affiché de bons résultats en 2013, mais surtout, ils doivent avoir démontré leur capacité à servir les investisseurs sur le long terme.
Prix Européen du Gérant Actions Européennes de l’Année :
Tim Stevenson
Nominé pour sa gestion de : Henderson Horizon Pan European Equity; Henderson Euro Trust Plc
Il est assez rare de dénicher un gérant de fonds qui a bien servi les investisseurs depuis plus de deux décennies, la longévité et la stabilité des équipes devenant malheureusement de plus en plus rares dans le monde de la gestion. Tim Stevenson a rejoint Henderson Global Investors en 1986 et travaille sur les actions européennes depuis cette date. Il gère le Henderson EuroTrust Plc en solo depuis 1992. On lui a confié, par la suite, la gestion du fonds Henderson Horizon Pan European Equities dès son lancement en 2001. Nous apprécions sa longue expérience en gestion de portefeuille, mais nous pensons aussi que Stevenson a très bien valorisé cette expérience, ayant accumulé une connaissance approfondie des entreprises de son secteur, ce qui a conduit à une mise en œuvre de son processus couronnée de succès.
En dépit de marchés capricieux ces dernières années, le style de gestion est resté largement le même. L'accent mis par Stevenson sur la qualité du bilan fait partie de son processus de sélection de titres « bottom-up » depuis bien avant la crise du crédit de 2008. Cela a été très bénéfique pour les investisseurs lorsque les marchés ont plongé, ainsi que durant les périodes d’aversion au risque dans les années qui ont suivi. Toutefois, l'accent mis par Stevenson sur les valorisations lui a permis de rester à l'écart de titres très recherchés dans certains secteurs défensifs ; puis en 2013, il a opté pour une rotation du portefeuille vers des valeurs plus cycliques, tout en respectant ses critères de sélection de titres. De fait, la plus grande partie de la surperformance de Henderson Horizon Pan European Equities de 2013 provient de la sélection de titres. Le fonds a terminé l'année dans le premier décile de sa catégorie Morningstar Actions Europe Grandes Capitalisations Mixte avec une performance de 28,5 % (en livres sterling). Sa performance de 9 % en rythme annualisé depuis la création du fonds en 2001 devance largement la plupart de ses concurrents dans cette catégorie, avec une volatilité inférieure à la moyenne, ce qui est d’autant plus appréciable.
Nicolas Walewski
Nominé pour sa gestion de: Alken European Opportunities
Nicolas Walewski a accumulé 20 ans d'expérience en gestion de portefeuille. Il a fondé Alken Asset Management en décembre 2005, où il a bâti une équipe compacte et expérimentée de cinq analystes sectoriels et un co-gérant. Le style de gestion de Walewski est largement opportuniste: il s’intéresse aux actions "délaissées" dans des secteurs où les actifs sont sous-évalués par le marché, ou des sociétés au sein desquelles il estime avoir identifié des sources « cachées » de croissance des bénéfices. Quelle que soit sa thèse d'investissement, Walewski préfère les sociétés avec des managements crédibles et capables de concrétiser le fort potentiel de rentabilité de la société.
Il essaie d'éviter les excès du marché et peut même être « contrariant » dans ses choix d'investissement, comme en témoigne sa décision de rester à l'écart du super-cycle des marchés émergents et des matières premières ces dernières années. Il a dégagé un impressionnant historique de surperformance, à la fois au cours de son précédent mandat à la Banque Syz (où il a géré le fonds Oyster European Opportunities) et chez Alken. Le fonds Alken European Opportunities se classe dans le premier quartile de sa catégorie Morningstar Actions Europe Flex Cap sous sa direction (jusqu'à décembre 2013). En 2013, le fonds s’est classé dans le 1er décile de sa catégorie, soutenu notamment par une bonne sélection de valeurs au sein des technologiques. Walewski démontre d’autre part un bon alignement de ses intérêts sur ceux des porteurs, comme l’illustre sa décision de fermer le fonds aux nouveaux investisseurs en septembre 2013, préservant ainsi les intérêts des porteurs existants.
Isabel Levy
Nominée pour sa gestion de : Métropole Sélection
Avec plus de 20 années d'expérience dans la gestion d'actifs, Isabel Levy est une des fondatrices de Métropole Gestion en 2002. Depuis, elle dirige une équipe stable et expérimentée qui se compose aujourd’hui de sept gérants disposant de 17 années d'expérience en moyenne. Cette expérience est la clé de notre confiance car l'approche de cette équipe exige un degré élevé de compétence et de conviction. Levy et ses collègues ciblent les grandes et moyennes capitalisations européennes sous-évaluées et n’hésitent pas à être « contrariants » dans leurs positions. Avec Métropole Sélection, le fonds phare de la société, ils ont construit un portefeuille très concentré d'environ 25 lignes, laissant peu de place à l'erreur dans le stock-picking.
En dépit des risques inhérents à un portefeuille aussi compact, Levy a prouvé ses compétences à de nombreuses reprises. En effet, Métropole Sélection se classe dans le premier quartile de sa catégorie sur 10 ans à la fin décembre 2013. Néanmoins, cela a été réalisé, et continuera certainement de l’être à l'avenir, au prix de certaines phases de sous-performances (2006-2007, 2011), lorsque le style de gestion n’a pas été favorisé. En outre, les investisseurs doivent garder à l'esprit que la concentration du portefeuille, son positionnement sur des secteurs cycliques, mais également la nature même de cette stratégie « value », rendent le fonds plus volatil que certains concurrents. Toutefois, cette approche a été pleinement payante en 2013, lorsque le fonds a surperformé la moyenne de ses pairs dans la catégorie Morningstar Actions Europe Grandes Capitalisations Value de plus de 6 points de pourcentage. Il a bénéficié notamment d’une très bonne sélection de valeurs industrielles (Randstad), technologiques (Capgemini) et dans les services financiers (Unicredit).
Dernier point et non des moindres, Levy a contribué au développement d'une solide culture d'investissement chez Métropole Gestion, qui a su se concentrer sur son expertise cœur de métier, à savoir la gestion d’actions européennes avec une stratégie « value ».
Prix Européen du Gérant Actions Internationales de l’Année :
Stuart Rhodes
Nominé pour sa gestion de: M&G Global Dividend
Stuart Rhodes fait partie de l'équipe actions mondiales de M&G depuis 2005 et est devenu un des gérants clés de l'un des plus importants gestionnaires d'actifs en Europe sur un laps de temps relativement court. Rhodes a commencé à gérer M&G Global Dividend dès son lancement en 2008, et ce fonds est actuellement l’un des plus importants au niveau mondial, parmi les fonds sur la thématique « dividende », avec plus de 10 milliards d'euros d’actifs. Nous ne pensons pas que la forte hausse des encours soit un obstacle à sa surperformance, car Rhodes a mis au point un processus robuste, se concentrant sur les grandes capitalisations, des valeurs liquides bénéficiant de longs historiques de distribution et de croissance des dividendes. Le gérant équilibre dans son allocation les sociétés versant des dividendes élevés et les sociétés plus cycliques, ce qui débouche sur un portefeuille bien plus diversifié que nombre de ses pairs, qui ont tendance à se concentrer sur le rendement relatif avec un biais plus défensif. L’approche de Rhodes, moins contrainte, a produit des résultats de long terme particulièrement convaincants, surperformant la moyenne de ses concurrents, année après année depuis son lancement, et devançant l’indice MSCI All Countries World. Ce beau parcours ne s’est pas démenti en 2013, avec une performance de 20%, et une avance confortable à la fois sur son benchmark et sur la catégorie Morningstar Actions Internationales Rendement. La constance des résultats dans différentes configurations de marché, dont certaines ont été défavorables au style d'investissement, témoigne de la qualité de la gestion de Rhodes.
J. Kristoffer C. Stensrud & équipe
Nominé pour sa gestion de: Skagen Kon-Tiki
Kristoffer Stensrud, un gérant chevronné, a encore affiché une excellente année en 2013, surperformant ses pairs de 10,6 points de pourcentage (en base EUR). Si 2013 a peut-être été une année exceptionnellement bonne, Stensrud a coutume de battre son indice de référence, puisqu’il a réussi à surperformer son benchmark sur 19 des 20 dernières années civiles. Il est aux commandes de Skagen Kon-Tiki depuis sa création en 2002, et sous son mandat, le fonds a surpassé son concurrent le mieux placé de plus d'un point de pourcentage par an au cours des dix dernières années, jusqu’au 31 décembre 2013. Stensrud a aussi une particularité que nous apprécions : à savoir un important investissement personnel dans les fonds Skagen, ce qui contribue à aligner ses intérêts sur ceux des investisseurs dans le fonds.
Le fonds dispose d'une équipe extrêmement solide de quatre co-gérants, travaillant aux côtés de Stensrud et constituant la plus grande équipe de gérants actions chez Skagen. Comme cela est courant dans cette maison, les gérants de Kon-Tiki ont très peu de contraintes, mis à part qu'ils doivent investir au moins 50% de l'actif sur les marchés émergents. Leur approche opportuniste et « contrariante » les conduit à rechercher des titres qu'ils jugent peu chers, ce qui les amène souvent à des valeurs peu suivies ou délaissées. Conformément à leur style de gestion, leur souplesse leur permet de s'aventurer efficacement sur les marchés développés, mais le fonds reste centré sur les marchés émergents. En 2013 la majeure partie de la surperformance est venue des marchés émergents, en particulier d'actions préférentielles sud-coréennes et de titres ordinaires chinois. L'approche comporte des risques notables, mais il est difficile d'imaginer un gérant capable d'exécuter ce processus mieux que Stensrud au fil des ans.
Vincent Strauss et Wojciech Stanislawski
Nominés pour leur gestion de: Comgest Growth Emerging Markets, Magellan
Vincent Strauss et Wojciech Stanislawski sont des gérants aguerris sur les marchés émergents, ayant rejoint Comgest en 1994 et 1999 respectivement. Cette stabilité constitue un trait distinctif de Comgest, où 17 gérants et analystes marchés émergents travaillent dans un environnement particulièrement collégial. Les gérants sont basés à Paris, ainsi qu'à Hong-Kong, Singapour et Mumbai. Strauss et Stanislawski se distinguent par leur refus de transiger sur les critères d'investissements stricts de Comgest, qui peuvent se résumer en deux critères : «qualité» et « croissance », dans cet ordre. Du coup, ils ne souhaitent pas investir dans des valeurs très cycliques, et ils sont restés à l'écart des banques bien avant la crise de 2007-2008.
Les deux gérants sont personnellement investis dans les fonds qu'ils gèrent, considérant les investisseurs comme des partenaires de long terme, plutôt que de simples sources de croissance de l'actif. Il leur est même arrivé de décourager des investisseurs d'apporter de l'argent dans les fonds, car ils craignaient une surchauffe sur les marchés émergents. Au cours de leur long mandat, Strauss et Stanislawski ont dégagé un historique de surperformance très enviable. Les résultats de l'an dernier attestent de la résilience supérieure de leur stratégie dans des marchés difficiles sur les émergents: les deux fonds ont terminé 2013 en territoire positif, illustrant la qualité du processus d'investissement de l'équipe, alors que la plupart des concurrents ont accusé des pertes.
Prix Européen du Gérant Obligataire de l'année :
Michael Krautzberger
Nominé pour sa gestion de: BGF Euro Bond
Michael Krautzberger a rejoint BlackRock en 2005 et a apporté une grande expérience, forte de quinze années de mandats obligataires mondiaux et en euros chez Union Investment et DWS. En tant que responsable de l'équipe obligataire Euro, il a développé une franchise très solide, en appliquant avec succès son approche d'investissement avec un risque maîtrisé à un large éventail de stratégies obligataires en euros. En outre, il a su bien tirer parti de l'équipe mondiale obligataire de BlackRock composée de gérants et d'analystes expérimentés, qui apportent une contribution inestimable au processus.
Krautzberger croit dans une approche obligataire active, diversifiée en termes de positions et de stratégies d'investissement, mais qui sait profiter de nouvelles opportunités de marché lorsqu'elles se présentent. Des paris sur la base de la valorisation relative sont au cœur du processus, mais le gérant utilise également d'autres stratégies plus traditionnelles relevant de la duration, des secteurs, des pays ou de la sélection de titres. Cette approche a permis d’ajouter de la valeur à travers des moteurs de performance variés depuis qu'il a pris les rênes du fonds en octobre 2005. Le fonds a fait ses preuves, se plaçant dans le premier ou le deuxième quartile dans la catégorie des Obligations Morningstar Euro Diversifiée toutes les années civiles depuis son arrivée aux commandes (de 2006 à 2013). Ceci témoigne selon nous des compétences du gérant et de l'efficacité de ce processus, s'accompagnant d'un risque contrôlé.
Mikael Lundström
Nominé pour sa gestion de: Evli Corporate Bond; Evli European High Yield
L’investissement en obligations d'entreprises a démarré en Finlande seulement après son adhésion à l'Euro en 1999. Et Mikael Lundström est un pionnier dans son pays sur ce domaine. Il a contribué à la conception du processus d'investissement du fonds Evli Corporate Bond, dont il a la charge depuis son lancement en septembre 1999. Preuve éclatante de sa compétence, Evli Corporate Bond a battu son benchmark d'obligations d'entreprises en euros tous les ans, avec une seule exception sur les 14 dernières années, et a surperformé la catégorie de 1,67 point de pourcentage sur une base annualisée, malgré un risque de crédit plus élevé que celui de ses pairs (l'indice de référence du fonds comprend 25% d'obligations à haut rendement). Dans un deuxième temps, Evli a lancé un fonds European High Yield en 2001, également géré par Lundström, et cette stratégie a elle aussi surperformé sa catégorie Obligations High Yield en euros de 1,6 point de pourcentage sur une base annualisée.
Au fil des années, Lundström a rassemblé une équipe de gestion compétente de six professionnels. Le succès de ces deux fonds est fondé sur l'exécution d'un processus de sélection de titres rigoureux mettant l'accent sur la viabilité à long terme des entreprises analysées. Le processus conduit Lundström à élaborer des portefeuilles qui diffèrent généralement nettement de leurs benchmarks en termes d'émetteurs, de secteurs et de pays. Ce travail « bottom-up » est complété par la vision du marché de Lundström fondée sur son expérience sur plusieurs cycles. Cette combinaison gagnante a été de nouveau à l’œuvre en 2013 lorsque Lundström a maintenu le risque de crédit de Evli Corporate Bond à un niveau plus élevé que la moyenne, avec une pondération particulièrement élevée en « high yield » aux côtés d'émissions non notées, tandis que le risque de taux d'intérêt du portefeuille était maintenu en dessous du niveau du benchmark. Ces deux choix ont bénéficié aux investisseurs.
Richard Klijnstra & Team
Nominé pour sa gestion de: Kempen (Lux) Euro Credit
Richard Klijnstra et son équipe gèrent le fonds Kempen Euro Credit depuis mai 2008. Sur cette période, ils affichent un historique de performances exceptionnel. Klijnstra (15 ans d'expérience) dirige l'équipe et, avec Alain van der Heijden (12 ans) et Rik den Hartog (6 ans), constituent le Comité d'investissement. La quasi-totalité de la carrière de Den Hartog et Van der Heijden a été réalisée au sein de l'équipe crédit euros de Kempen. L'équipe est exclusivement dédiée à la gestion d’obligations « investment grade » et se compose de 7 gérants / analystes disposant d'une expérience moyenne de 11 ans. Chaque membre est directement responsable du portefeuille. L'équipe est homogène et bénéficie d'une bonne combinaison en termes d'expériences et de parcours. Tous les gérants investissent dans leur propre fonds et leurs bonus sont liés aux performances de long terme, alignant ainsi leurs intérêts avec ceux des investisseurs.
Leur approche est lisible, avec un accent mis sur la création de valeur à la fois dans une allocation « top-down » (en termes de positionnement en bêta du portefeuille et de répartition sectorielle) et une sélection « bottom-up » dans le cadre d'un budget de risque limité. L'équipe utilise une analyse de crédit interne approfondie, le processus de sélection « bottom-up » étant fortement lié à l'analyse de la valorisation relative. Dans le cadre de son budget de risque, l'équipe préfère prendre des paris limités et diversifiés sur toute une variété de moteurs de performance potentiels. La qualité de l'exécution de l'équipe est corroborée par sa capacité récurrente à utiliser des sources d'alpha diversifiées.
Depuis mai 2008, le fonds a devancé confortablement à la fois son benchmark (l'Iboxx EU Corporate TR) et la moyenne de la catégorie, tout en contrôlant bien le risque. L'équipe a démontré sa capacité à surperformer à la fois en marchés haussiers et baissiers, grâce à la fois à son positionnement en bêta, sa répartition sectorielle et sa sélection d'obligations sur une large variété de secteurs. À notre avis, le bilan exceptionnel, la stabilité et la qualité de cette équipe sont d'excellents exemples de la forte culture de l'investissement présente chez Kempen Capital Management.