Les actions émergentes sont encore loin d’avoir retrouvé leurs niveaux d’avant-crise. Et pour cause. Comme l’illustre le graphique suivant, la rentabilité des entreprises composant l’indice MSCI Emerging Markets s’est dégradée depuis 2011.
Source: MSCI
Environ 34% des valeurs composant l’univers émergents se traitent en-deçà de leur valeur d’actif net comptable. En termes de multiple de résultat (P/E), les émergents affichent une décote de 29% par rapport aux actions mondiales (MSCI World), pour une rentabilité des fonds propres (ROE) en ligne (13% contre 13,1%.).
La décote de valorisation est peut-être excessif, même si elle s’explique une détérioration des fondamentaux des entreprises.
Quand acheter ?
Dans une étude datée du 12 février, les stratégistes de Credit Suisse identifient 4 catalyseurs justifiant un retour vers la classe d’actifs :
- Quand les devises sont bon marché : la décote des devises émergentes en parité de pouvoir d’achat sont sur leur moyenne historique – mais 10% au-dessus des niveaux de 2009 et 15% au-dessus de leur plus bas de 2002.
- Quand les Bourses sont bon marché : le ratio cours sur actif net se traite à parité avec celui des pays développés, alors que durant la crise asiatique de 1997, la décote avait atteint 40%. Credit Suisse estime qu’une décote de 10%-15% est nécessaire pour revenir, pour tenir compte de fondamentaux de meilleure qualité (par rapport à il y a 20 ans).
- Lorsque les fondamentaux macro-économiques s’amélioreront : de nombreux pays affichent des déficits courants, et un processus d’ajustement s’avère nécessaire.
- Si les matières premières recommence à surperformer (mais cela est peu probable).
En résumé, d’un point de vue micro-économique, les actions émergentes méritent d’être regardées de nouveau. Le problème est d’ordre macro-économique.
Cette situation n’est pas sans rappeler celle des actions européennes, qui ont été longtemps délaissées par les investisseurs, jusqu’à ce que la situation économique ne commence à donner des signes d’amélioration – avec des signaux positifs envoyés tant par la banque centrale européenne que par les programmes de redressement des finances publiques et de regain de compétitivité engagés par les Etats de l’Union européenne.