Crédit agricole SA, la filiale cotée du groupe bancaire éponyme, a renoué avec un bénéfice de 2,51 milliards d'euros en 2013, tandis que son produit net bancaire a augmenté de 0,4% à 16 milliards d'euros.
Au quatrième trimestre, l'établissement a enregistré un bénéfice de 612 millions d'euros contre une perte de 3,98 milliards d'euros un an plus tôt.
Fortement marquée par la crise de la dette souveraine en zone euro, du fait de sa forte exposition à la périphérie de la zone (Grèce, Italie), la banque a été contrainte de céder des actifs et de se restructurer dans le douleur - avec à la clef un recentrage sur son marché domestique et les activités traditionnelles de banque de détail et dans une moindre mesure de BFI.
La banque indique dans un communiqué qu'elle présentera un nouveau plan stratégie le 20 mars avec l'objectif de devenir leader européen de la banque universelle de proximité en 2020.
Elle annonce son intention de verser un dividende de 0,35 euro par action.
A fin 2013, le ratio core Tier 1 atteint 10%, et le CET1 non phasé Bâle 3 était de 8,3% au 2 janvier 2014.
L'avis de Morningstar
Erin Davis salue les résultats 2013 ainsi que l'amélioration du capital réglementaire, mais s'inquiète du niveau encore faible de la rentabilité des fonds propres - elle s'établit à 6,2% sur l'année, contre un coût du capital estimé de 12% par Morningstar.
Le ratio de capitaux propres tangibles n'est que de 2,1% selon l'analyste, soit un des plus faibles parmi les banques en Europe.
Ce que disent les brokers
Oddo Securities estime que les provisions et la solvabilité de la banque ont été renforcés au cours du 4è trimestre. Les analystes jugent que le marché ne prend pas encore en compte le plan stratégique à venir et que le potentiel de revalorisation du titre est supérieur à la moyenne du secteur.
Natixis Securities note que les résultats du trimestre sont "pollués par des éléments exceptionnels liés à la cession des actifs non stratégiques et à la préparation des AQR", ce qui a conduit la banque à publier des résultats inférieurs aux attentes.
"Le ratio CET1 FL ressort à 8,3% à comparer à une cible de 7,8% à 8% fin 2013. Nous continuons à penser que le groupe devrait dépasser son objectif d'un ratio de 9,5% en 2015e", observent les analystes du courtier.