La dette émergente n’a plus la cote. Alors que la catégorie ne cessait de collecter depuis 2009, avec des montants parfois très significatifs entre 2010 ou 2012 (près de 73 milliards de dollars dans le monde pour chacune des deux années), 2013 a été la première année de décollecte sur cinq ans, avec 9 milliards d’euros (graphique).
Source: Morningstar Direct
La raison en est simple. Pendant des années, l’aversion au risque et les politiques très accommodantes des banques centrales occidentales ont fait chuter les rendements des placements sans risque, comme les bons du Trésor ou les obligations des pays « core » de la zone euro notamment (Bund, OAT).
La crise de la dette en zone euro (2010-2012) a réduit comme peau de chagrin l’univers investissable pour les gérants de portefeuille, de nombreux pays ayant vu leur notation de crédit abaissée par les agences de notation.
Confrontés à la fois à la chute des rendements sur les placements les plus sûrs et à un univers d’opportunité réduit, de nombreux investisseurs se sont tournés vers la dette émergente, qui offrait alors des rendements relativement attrayants.
Au sortir de la crise financière, de nombreux pays émergents avaient le mérite d’avoir plutôt bien résisté à la crise et d’afficher dans l’ensemble une situation financière plus solide que plusieurs pays développés (tableau).
A partir de 2011, la situation se détériore. L’afflux de capitaux soutient les devises locales, limite l’inflation et permet de financer des investissements, au risque d’une mauvaise allocation du capital. La croissance ralentit.
Les balances courantes de certains pays dérapent. Une situation que les marchés décideront d’ignorer jusqu’à ce que la Fed annonce en mai dernier son intention de réduire ses achats d’actifs. L’envolée des taux longs américains qui s’en suit prend tout le monde par surprise et provoquer des réajustements de portefeuilles brutaux.
Cette situation se répètera en début d’année, alors que le marché fait de plus en plus attention à l’état des pays émergents, en particulier de la Chine qui doit gérer son changement de modèle, mais doit aussi déminer un certain nombre de problèmes dans son système bancaire parallèle.
Sur la période récente, la remontée des taux et le redressement des fondamentaux de certains pays de la périphérie de la zone euro ont conduit les investisseurs à revenir vers la dette des pays développés, et notamment vers les bons du Trésor.