Les marchés émergents et les marchés frontières sont deux choses différentes. Les seconds, au sein desquels on trouve le Nigeria, le Vietnam ou le Pakistan, sont généralement à des stades de développement plus précoces que les marchés émergents comme le Brésil, la Chine ou la Russie.
L’un des indices représentant la classe d’actifs, le MSCI FM, affiche d’ailleurs une moindre volatilité que le MSCI Emerging Markets depuis quelques années. La raison de cette différence est à mettre au compte des écarts de rythmes de croissance économique et de l’impact de la politique monétaire de la Fed (« tapering »).
Mais il y a aussi des raisons plus structurelles. Selon Patricia Oey, analyste chez Morningstar, les marchés frontières ont moins souffert que les marchés émergents dans les phases de « risk-off » et sont moins volatils sur longue période, car les investisseurs étrangers sont moins présents sur ces marchés que sur les émergents.
Si les rythmes de croissance de ces pays frontières sont généralement encore plus rapides que ceux des pays émergents, ils sont aussi plus facilement en proie aux risques politiques, aux troubles sociaux, aux problèmes de corruption et présentent généralement des environnements réglementaires embryonnaires.
Mais la faible corrélation entre les deux classes d’actifs ces dernières années fait que des investisseurs de plus en plus nombreux explorent cet univers à la recherche d’opportunités.
Rappelons que les analystes de Morningstar recommandent toujours la prudence lorsqu’il s’agit d’investir dans une classe d’actifs relativement étroite, voire potentiellement peu liquide. Les investisseurs sont donc invités à n’avoir qu’une très petite partie de leur portefeuille exposée à ce genre d’actif.
Les investisseurs français sont toutefois confrontés à une offre limitée. Parmi les fonds les mieux notés dans la catégorie Morningstar Marchés frontières, ils trouveront deux idées de fonds :
Schroder ISF Frontier Markets Equity C
HSBC Global Investment Funds Frontier Markets I Acc
Ces deux fonds ont affiché des performances proches des marchés actions des pays développés l’an dernier, quand les indices des marchés émergents ont lourdement chuté.