Depuis le début de l’année, les Bourses ont connu une évolution en « V » : une correction que personne ou presque n’avait anticipé puis un rebond tout aussi rapide, qui a permis aux actifs risqués de réduire les pertes accumulées.
Ces mouvements peuvent notamment s’expliquer par des séries d’informations qui ont été mitigées et ont perturbé la grille de lecture de nombreux investisseurs.
Dans une note daté du 21 février, Jan Loeys, responsable de l’allocation d’actifs chez J.P.Morgan propose de prendre un peu de recul et cherche à trier les informations utiles de celles qui le sont moins.
Au début de l’année, les investisseurs anticipaient la poursuite d’une reprise soutenue aux Etats-Unis et au Japon - or les dernières statistiques ont plutôt contrarié ce scénario.
A cela se sont ajoutées les mauvaises nouvelles en provenance des marchés émergents (incertitudes sur le système financier parallèle chinois), et le regain de volatilité sur de nombreuses devises (peso argentin, lire turque…).
Comment réagir à ce flux d’informations ? Jan Loeys écrit : « C’est une question que nous rencontrons tous les jours : soit nous les ignorons et les considérons comme du bruit ; soit nous en tenons compte ; ou nous les interprétons comme de l’incertitude et de la volatilité qui nous conduit à réduire notre exposition au risque. Jusqu’ici, nous avons plutôt réduit notre exposition au risque, pour ce qui est des actions, mais nous avons accru notre exposition au crédit, car nous y trouvions une meilleure proposition de valeur. »
De manière générale, le responsable de J.P.Morgan estime que les flux de nouvelles récentes n’ont pas modifié en profondeur sa stratégie d’allocation. La raison est que la faiblesse des récentes statistiques économiques ne devrait être que temporaire.
« Nous avons découvert qu’au milieu d’une reprise cyclique, où nous pensons être actuellement, la plupart des surprises économiques n’offrent guère de momentum et peuvent même parfois indiquer des renversements de tendance », observe-t-il.
Dans une telle situation, l’important, selon Loeys, est de « comprendre où l’on se situe dans le cycle plutôt que d’anticiper les prochaines statistiques du PIB ».
Dans ce contexte, le stratégiste maintient sa préférence pour les actions et le crédit, au détriment des obligations, des matières premières et des émergents.