Depuis le début de l’année, deux facteurs de risque semblent occuper une place de choix dans l’esprit des investisseurs : un « hard landing » en Chine provoqué par une crise du système bancaire parallèle et le risque de déflation en zone euro.
Les derniers chiffres pointent une poursuite du recul du taux d’inflation depuis plusieurs mois. Le marché obligataire intègre de plus en plus un risque déflationniste. Mais pour les stratégistes de Morgan Stanley, il y a trois raisons qui limitent un tel risque.
Tout d’abord, les derniers indicateurs économiques pointent toujours vers une poursuite de la reprise en zone euro – c’est le cas pour la confiance des consommateurs ou les indicateurs avancés d’activité (PMI).
Ensuite, l’aversion au risque traduite par différentes primes de risque n’a guère évolué depuis que le risque de déflation est réapparu sur l’écran radar des investisseurs. Plusieurs pays de la périphérie de la zone euro, dont l’Italie, ont vu la prime de risque sur leurs obligations souveraines se détendre récemment.
Enfin, la Banque centrale européenne interviendra si elle estime que la menace déflationniste se précise – ce qu’elle a jusqu’ici exclu.
Idées d’investissement
Comment se positionner si un tel risque survenait. Les stratégistes de la banque américaine ont d’abord regardé comment les différents compartiments de la cote avaient réagi aux différents épisodes déflationnistes, en Europe ou au Japon (graphiques).
Le cas européen
Le cas japonais
De manière générale, la banque recommande de s’exposer aux sociétés présentant des bilans solides et qui disposent d’un pouvoir de négociation sur leurs prix de vente.
« Dans un environnement déflationnistes, la valeur des dettes augmente. Les entreprises les plus endettées devraient donc être évitées », écrivent-ils dans une note datée du 24 février.
« Les anticipations de prix plus bas conduisent les consommateurs et les entreprises à reporter leurs dépenses de consommation et d’investissement. Les titres de sociétés défensives généranthttps://www.morningstar.co.uk/static/UploadManager/Image/Inflation%2080x80.jpg d’importants flux de trésorerie devraient surperformer dans des secteurs comme les biens de consommation courante, la pharmacie ou les télécommunications. Les valeurs cycliques sont plus vulnérables », ajoutent-ils.
Au final, les investisseurs « devraient chercher des secteurs protégés (par des brevets par exemple) ou disposant d’un pouvoir de négociation solide (fortes barrières à l’entrée) où il y a une faible élasticité de la demande – comme l’alimentation, les boissons et le tabac, l’assurance dommages, la réassurance ou la pharmacie », conclut Morgan Stanley.