GDF Suez: lourdes dépréciations et une perte de 9,3 milliards d'euros

L'énergéticien subit de plein fouet la détériation de l'environnement économique européen et voit ses marges chuter.

Jocelyn Jovène 27.02.2014
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GDF Suez sombre dans le rouge, annonçant une perte de 9,29 milliards d'euros en 2013, contre un bénéfice de 1,54 milliard d'euros un an plus tôt. 

Si le résultat net récurrent atteint 3,4 milliards d'euros, le groupe, considérant que "le changement d'environnement en Europe est profond et désormais durable (...) a décidé d'en tirer les conséquences sur la valeur de ses actifs en constatant des dépréciations à hauteur de 9,1 milliards d'euros, essentiellement sur les centrales thermiques et des capacités de stockage de gaz en Europe (pour environ 8 milliards d'euros) et sur le goodwill à hauteur de 5,8 milliards d'euros", précise-t-il dans un communiqué de presse.

Sur la base du périmètre historique (c'est-à-dire en intégtrant Suez Environnement de manière globale jusqu'au 22 juillet 2013), l'exercice est marqué par une chute de l'activité de -7,9% à 89,3 milliards d'euros et de ses résultats. L'EBITDA diminue de 13% à 14,78 milliards d'euros.

Sur une base proforma, le groupe indique que la croissance organique a atteint 3% l'an dernier, pour un chiffre d'affaires de 81,3 milliards d'euros.

L'EBITDA est passé de 14,6 à 13,4 milliards d'euros, affecté par les effets de change (-0,3 milliard), de périmètre (-0,5 milliard) et par les difficultés d'Energie Europe (-0,6 milliard).

Energie Europe voit son EBITDA chuter de 14,8% en organique à 3,42 milliards d'euros, "sous les effets de la baisse des prix de marché de l'électricité et de la fin des allocations gratuites de CO2", précise  GDF Suez.

Au terme de l'exercice, la dette nette du groupe atteint 29,8 milliards d'euros, en baisse de 6,8 milliards.

Dressant ses perspectives, GDF Suez vise sur 2014 un résultat net récurrent compris entre 3,3 et 3,7 milliards d'euros à climat moyen et régulation stable. Il annonce un budget d'investissement entre 6 et 8 milliards d'euros et un ratio dette nette/EBITDA inférieur ou égal à 2,5x.

Le groupe proposera un dividende de 1,5 euro par action au titre de 2013, et s'engage à verser entre 65 et 75% de son résultat avec un minimum de 1 euro par action sur la période 2014-2016.

Ce que disent les brokers

Citi souligne un "relèvement surprise des prévisions et une baisse inattendue du dividende par action à 1 euro". "Bien que la réduction du dividende puisse décevoir certains, le rendement reste attrayant par rapport aux comparables", écrit Sofia Savvantidou dans une note.

"La prévision d'EBITDA et de résultat net récurrent devrait être le point principal d'attention et être bien reçu, mais sa réalisation dépend en grande partie de l'exécution des investissements de croissance et de leur impact positif", ajoute-t-elle.

Kepler Cheuvreux salue également la révision en hausse des objectifs financiers (avec un résultat net récurrent compris entre 3,3 et 3,7 milliards d'euros contre 3,1 à 3,5 milliards d'euros précédemment), "alors que le consensus s'attendait à une révision en baisse". Le courtier estime que "la visibilité est désormais claire sur la thèse d'investissement avec une politique de dividende clarifiée et des perspectives favorables sur les résultats de 2014."

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.