Les marchés financiers ont horreur de l’incertitude et la perspective d’une détérioration rapide des relations entre la Russie et l’Occident au sujet de la souveraineté de l’Ukraine a tout pour déplaire aux investisseurs. Ces derniers sortent logiquement des actifs risqués, alors qu'ils avaient tendance à y revenir ces dernières semaines.
A la mi-journée, le CAC 40 cédait 2,3% à la Bourse de Paris tandis que l’indice Stoxx Europe 600 reculait de 1,9%. Les cours des matières premières évoluaient peu à la hausse (+0,3% pour l’indice CRB), tandis que l’or prenait 1,6% à 1.347,40 dollars l’once.
Le rendement du 10 ans américain a néanmoins poursuivi son mouvement de baisse entamé la semaine dernière, reculant de 4 points de base à 2,61%.
Les investisseurs semblent conscients qu’en soi, le cas ukrainien est limité – le pays représente 0,2% du PIB mondial et 3,1% de l’indice EMBI diversifié – mais que la détérioration des relations avec la Russie est potentiellement porteuse d’un risque de contagion aux marchés émergents.
Dans une note aux investisseurs, Michala Marcussen, économiste à la Société Générale, rappelle que l’Ukraine est un pays de transit important pour le pétrole et le gaz russe consommé par l’Europe.
Mais le principal risque est un « risque de concentrations » : « les relations économiques directes avec l’Ukraine semblent gérables », écrit l’économiste. « Une extension de la crise à la Russie lui confèrerait une dimension globale. A ce state, nous voyons surtout un risque de concentration, c’est-à-dire des pertes sur les actifs ukrainiens obligeant la vente ou le débouclage de positions ailleurs dans l’univers émergent. »
En attendant d’y voir plus clair sur le front diplomatique, les investisseurs seront également attentifs aux résultats d’une mission du FMI dans le pays ces jours-ci - son objectif est de déterminer l’ampleur et les modalités d’une aide au pays, qui a chiffré ses besoins financiers à 35 milliards de dollars.